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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Thierry Didier
LUCIFER : LE BILLET DE Thierry Didier - Part II

Lucifer est le symbole même de l’idée devenu, par sa chute et au regard de certains, une idole. Car Lucifer n’apparaît pas nocif par lui-même, c’est sa chute qui conditionnera sa nuisibilité. La chute de Lucifer sera d’autant plus violente qu’il occupa jadis une place élevée au sein de la hiérarchie céleste, puisqu’il fut considéré comme le « premier né de Dieu », s'appelant alors Lucifer-Satanael. Cette préséance de Lucifer s’apparente au statut de l’idée, fondatrice et que rien ne précède. La chute morale de Lucifer, pour cause de rébellion supposée, va conditionner sa déchéance, et ouvrir selon la dimension chrétienne à son côté maléfique, diabolique, par mimétisme avec le monde tangible tel qu’il est décrit dans la religion chrétienne d’après le 7ème siècle. Lucifer est une sorte de veau d’Or, « constitué en fondant les pendants d’oreille, les bracelets et les colliers en or qu’ils avaient emportés avec eux » (Ex. 32 :1-14)   en ce sens que furent détournés les ornements portés par les hébreux. Tout comme Lucifer ne fut discrédité que par sa chute, ce ne sont pas en substance les bijoux des hébreux qui portent leur déchéance, mais leur fonte en une nouvelle forme idolâtre, le Veau d’Or : Une sentence du rituel du 4ème degré nous dit : « Ne prenez pas les mots pour des idées ». Tout comme Lucifer, le « porteur de lumière », l’or est le « matériau » de départ il est assimilable en tant que tel, au mot de la sentence. L’or, comme le mot, sont des objets « fusibles », « ductiles » , dont la substance originelle n’est pas remise en question, seule leur conformation finale portera les appendices de l’idolâtrie, et donc du malheur individuel et collectif des hébreux. Comme tout phare symbolique, Lucifer est un révélateur et un avatar, c’est-à-dire une figure qui porte une signification différente, selon la mentalité, la période ou la civilisation considérée. Lucifer est de ce tonneau, et nous dit quelque chose de la civilisation qui le porte. Même dans certains groupes gnostiques, malgré l'identification de Satan avec Lucifer par les docteurs de l'Église, Lucifer était considéré par ceux-ci comme une force divine et vénérée, comme un messager du Dieu réel et inimaginable.

Pour les Cathares, Lucifer était, avec Jésus, la première émanation du Dieu suprême. Un glissement, entre 4ème et 7ème siècle, accorde à Lucifer, en plus du sens de « porteur de lumière », celui de « qui produit la vérité ». Il est intéressant de constater que dans les religions polythéistes grecque et romaine, chez lesquelles la diversité ne se fonde pas sur une « inculpation originelle » de l’être humain mais sur un collège de déités, Lucifer sera perçu comme cet ange « porteur de lumière ». Si Bien et Mal existent dans ces civilisations antiques, ils apparaissent néanmoins « dilués », relativisés car partagés entre nombre de divinités, amenuisant par conséquent la puissance ontologique de chacune des facettes dudit divin, et évitant le phénomène massif de la « Chute » et de la confrontation violente entre un Dieu alors unique et les hommes. L’Eden n'est pas un monde parfait où tout serait merveilleux, c'est simplement le monde de la potentialité totale, il est à cet égard indéfini, injugeable et inexploitable en l'état : seule la Chute, provoquée par le péché originel permettra de le discerner. L’’Eden fut loué à l’excès par l’Eglise apostolique, ce qui, par une évidente transitivité, condamna à l’excès le monde manifesté, entrainant à suite cortège de malheurs, de péchés et de rédemption potentielle. Lorsque Adam croque la pomme, il chute donc depuis le monde des idées dans celui de la vie matérielle. Cette chute n'en est une que sur le plan religieux. On peut ainsi très bien imaginer qu'initiatiquement il s'agisse d’un progrès, car cette Connaissance nouvelle est en fait le moyen d'acquérir l'initiation, c'est à dire de reproduire ici-bas des principes qui n'existaient jusque-là que dans l’Éden, monde où tout est contenu, mais rien n'est exprimé. Cette chute est d'une violence incroyable, violence nécessaire qui représente l'énergie que dégage le passage d'un monde indifférencié, l’Eden, au monde tangible, structuré que nous connaissons, où s’exercent les forces unificatrices de l'Existence. Cette sorte d'explosion de la vie serait fatale si elle ne devait s'exercer que sur un seul individu : c’est peut-être pourquoi Lucifer n’a, d’une certaine façon, pas le choix : il sera le fusible, le paradigme, l’étendard voué à la disjonction, à assumer l’énergie déployée par un feu qualifié de satanique, eu égard à la violence de son unilatéralité. Contrairement à Seth, enfant d’Adam et Eve, à la suite duquel une chaîne de 9 patriarches, jusqu’à Noé, qui va être poursuivie durant des centaines d'années permettront de « refroidir », à la façon du Big Bang, l'énergie dégagée par la Chute originelle... À SUIVRE

Thierry Didier.

Note : pour une compréhension meilleure l'article vous sera proposé en intégralité 

LUCIFER : LE BILLET DE Thierry Didier - Part II

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Publié le par Thierry Didier
LUCIFER DE LA LUMIÈRE AUX TÉNÉBRES OU DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE.
Photo de nasa sur Unsplash

LUCIFER DE LA LUMIÈRE AUX TÉNÉBRES OU DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE.

 

Lucifer symbolise le plus souvent la chute de la Lumière. Mais aussi la première planète lumineuse, Vénus l’étoile du matin, la lueur de l’aube. Le point du jour, le moment où la grande lumière commence à paraître. Ce cours et modeste texte, précède le billet de Thierry Didier sur Lucifer dont la densité est telle qu’il fera l’objet de deux ou trois articles.

 

Dans Isaïe 14, 12 Fin de l’exil, La mort du Roi de Babylone, nous pouvons lire : « comment es-tu tombé du ciel, étoile du matin, fils de l’aurore ? (…) 15 Mais tu as été précipité au Shéol, dans les profondeurs de l’abîme.

Aurélius Prendentius Clemens appelé Prudence, le poète romain né en Espagne du temps où Rome éclairait le monde, à écrit dans son Cathemerionon liber au service de la religion chrétienne, chante l’étoile miraculeuse qui guida les mages, ainsi : …les autres astres lui cédèrent, et Lucifer malgré sa beauté, n’osa pas à elle comparer son éclat.

Le poème suggère une lutte de deux lumières ou la lutte future entre les ténèbres et la Lumière. La lutte de Lucifer étoile très lumineuse, la première lueur de l’aube et l’autre l’étoile de la nativité qui annonce Jésus. Est-ce Lumière sur lumière, ou Lumière contre lumières ? Lumière éternelle qui brille dans le cabinet de réflexion ou annonce du renouveau de la Lumière par le coq tourné vers l’est qui s’apprête à chanter. Si Lucifer personnifie la Beauté, Jésus est-il la Force qui construit avec Sagesse et Amour ?

Les grecs chantaient déjà l’étoile du berger, l’étoile du matin : par le coq réveillé, Lucifer délivre t’il le ciel des ténèbres ?

Lucifer est-il cette lumière qui brille trop d’un éclat trompeur, l’hubris de la lumière, cette lumière artificielle aveuglante, insupportable ? L’on pense aux chercheurs de lumière débordés par leur ambition, comme Icare le fils de Dédale l’architecte qui voulant sortir du labyrinthe de Knossos, enivré par la vanité et l’ambition s’approche trop près de la Grande Lumière et se brûle les ailes. Il chute, comme chuta Nabuchodonosor, Attar, Phaëton, Hêlel… Ce thème de la montée rapide, est récurrent dans les destinées humaines. L’on peut lire dans Ézéchiel contre le Roi de Tyr : Fils d’homme, dis au Prince de Tyr : Ainsi parle le seigneur Yahvé. Parce que ton cœur s’est enorgueilli, tu as dit : Je suis un dieu, j’habite une demeure divine, au cœur de la mer. Alors que tu es un homme et non un dieu.

L’arrogance orgueilleuse, l’ambition, et le fanatisme ces trois mauvais compagnons sont toujours à combattre.

L’on peut faire une analogie entre la Vision d’Ézéchiel et l’Apocalypse de Jean.

Le prophète le plus humble montant au Mont Calvaire selon Luc aurait dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair. (…) rien ne pourra vous nuire.

Alors que l’ancien testament, (voir Isaïe et Ézéchiel) considérait Lucifer avant sa chute comme un parangon de la lumière. Le nouveau testament avec Jésus, comme le rapporte la première épitre de Jean condamne Lucifer, un sujet qui fait débat Lucifer est-il antérieur ou postérieur à la venue de Jésus ?  Des ténèbres à la Lumière, ou de la Lumière aux ténèbres, ou les deux ?

Thierry Didier dans son billet va nous donner un éclairage sur Lucifer.

Bonne lecture.

                                    Jean-François Guerry.  

LUCIFER DE LA LUMIÈRE AUX TÉNÉBRES OU DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE.

LUCIFER

 

Initiation signifie étymologiquement commencement, et la recherche initiatique comprend symboliquement un nombre indéfini de ces commencements : c’est ce qui rend cette recherche difficile, car il est toujours compliqué de débuter une tache, quelle qu’elle soit. Compliqué aussi car l’initié doit s’adapter à chaque fois à un nouveau contexte, à jamais réitéré. Certes, dans l’absolu, le déroulé d’un contexte particulier survient et évolue lentement, car, comme le dit Leibniz, « La Nature ne fait pas de sauts » et le brassage des évènements qui feront le futur ne sont que la fusion douce du passé et du présent. Il n’en demeure pas moins qu’il y aura chez l’initié autant de commencements que de directions potentielles et de chemins choisis, que ces décisions s’entendent sur un plan philosophique ou sur un plan purement pragmatique. A chacun de ces commencements s’ouvriront pour le franc-maçon 2 voies possibles, dont l’appréhension qualifie les 2 grands domaines de la pensée, celui de l’ésotérique et celui de l’exotérique. L’exotérisme regroupera tout ce qui est directement visible à notre entendement ; l’ésotérisme tout ce qui apparaît caché, au moins un temps : l’ésotérisme crée une marge, un sous-texte, où sera déposé tout ce qui semble occulté à notre compréhension. Il stockera cet impensé, en le relarguant dans la conscience ouverte au rythme permis par notre intellect et par les évènements. En fait, si une part de la réalité des choses nous est masquée, c’est parce que nous ne possédons pas la latitude à toutes les percevoir d’emblée : leur division artificielle en 2 versants, mimétique de notre fonctionnement binaire, s’avèrera alors utile et nécessaire.  

L’instauration de cette double voie, exotérique et ésotérique, correspondra à cette partition sur laquelle s’appuyer pour créer, par des allers-retours incessants, des biais qu’on nommera du terme générique de « pensée ternaire ». Cette adaptation permanente permettra de recréer à partir d’une vision ou d’un raisonnement discursif une unité « tiers » ; c’est le classique : « 1+1=3 ». On parlera alors de tri-unité, voire de trinité, même si ce dernier terme est connoté. Cependant, cette pensée, même si elle améliore notre éventail spirituel et intellectuel, n’est pas la panacée, elle a les limites du biais, qui choisit et isole en permanence, mais à une vitesse qui n’autorise pas la prise en compte holistique des éléments. La pensée ternaire est un biais cognitif qui prélève, trie, et oriente, et qui a donc les travers liés à cette sélectivité. Car la pensée ternaire est un échafaudage de la pensée et de l’idée, elle est donc viatique et vecteur de cette pensée, mais son soutien reste fragile, l’échafaudage étant par principe une construction éphémère, annexe, parallèle, toujours plus fragile que la réalité déclarée sur laquelle il s’appuie. Conséquemment, la pensée ternaire peut être mise en porte-à-faux lorsqu’elle s’attachera à traiter des thèmes ou des personnages ambigus, qui vont aller puiser dans ces 2 mondes que nous avons définis, pouvant en brouiller le message : ce sera, nous le verrons, le cas pour Lucifer et pour ce qu’il nous dira du mécanisme de l’idolâtrie. Car, je le répète, l’humain ne perçoit les choses qu’à partir de son mode dual, profondément, et ontologiquement contenu en lui : notre cœur bat ou se repose, notre respiration est faite d’une succession d’inspirations et d’expirations, et nous nous situons toujours, dans un environnement physique comme intellectuel, par le biais de l’analogie, de la comparaison à autrui, de l’analyse par des ratios, des rapports, et par des perspectives, qu’elles soient mentales ou graphiques. Un adage alchimique ne nous dit-il pas : « l’analogie est l’unique clé de la Nature » ? Même la Bible, qui est le reflet culturel et légendaire de notre civilisation se plie à cette contrainte, en illustrant cette forme de ternaire théologique constitué du  Paradis, sorte de potentialité indifférenciée, du monde sensible, et de ce qui lie ces 2 occurrences, à savoir la Chute adamique, qui est donc ici le tiers inclus :Gen.3,16 : « Il dit à la femme: J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur,[…] Il dit à l'homme: C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie ».Qu’on soit croyant ou pas, ce glissement ontologique va conditionner tout notre positionnement futur, il faudra faire avec. Ça ne posera pas de problèmes majeurs au croyant, qui entérinera ce glissement comme une variable incontournable de sa foi. Ça inquiétera encore moins l’athée, qui estimera vivre dans un monde tangible et unique, seule référence possible à l’existence. Seul quelque part le franc-maçon, et sans doute l’initié en général devront s’y adapter, car leur pondération naturelle les verra se colleter à des écueils d’autant plus importants que leur recherche sera plus exigeante. Ce cheminement de pensée est relativement simple à appliquer, s’il s’adresse à des concepts programmés comme tels, inclus dans ce programme didactique que constituent rite et rituel des 3 degrés symboliques. Cette dualité pourra alors être ou fonctionnelle, ou structurelle, ou bien les 2. Fonctionnelle avec l’outil, par exemple, qui est le supplétif de la main ou de l’intellect de l’homme, et qui ne connait que 2 états, actif ou passif. Structurelle également, lorsqu’elle s’attachera à des couples de signifiants bien identifiés : les 2 couleurs du Pavé Mosaïque, les 2 luminaires, les 2 grenades, les 2 colonnes, etc…

La combinaison de ces 2 fonctions, structurelle et fonctionnelle constituera ce que l’on appelle en loge symbolique la construction, opérative quand il s’agira de la main, et spéculative lorsqu’il s’agira de l’intellect.Nous serons là en terrain connu, pour apprendre et nous rendre aptes ensuite à nous confronter à des cas de figures où la frontière sera plus floue, nous le verrons avec le phénomène sectaire. Ce qu’il y a d’intéressant avec la pensée ternaire, c’est qu’elle est plastique : on peut l’appliquer à différents niveaux, le produit d’une pensée pouvant devenir le substrat du niveau suivant : ainsi, opération et spéculation, qui sont déjà la conséquence d’un travail premier, pourront à leur tour servir de base, et être intégrées dans une pensée ternaire plus élevée, qui nous conduise à nous « regarder nous-même » , comme une sorte de mise en abyme: « Je regarde la pierre brute, je suis la pierre brute » Il s’agira simplement d’accepter que nous puissions, en tant que tels, devenir un substrat : c’est tout le principe du mécanisme alchimique, difficile à appréhender , tant la religion chrétienne fait de nous le centre du monde connu. A partir du moment où nous nous constituons en tant qu’« objet », ne pourra plus agir sur nous que des éléments « dynamiques », relationnels, et cognitifs, car : « Si ton œil était plus aigu tu verrais tout en mouvement » nous dit Nietzsche. Comme le maître maçon a appris des 3 premiers degrés, il est maintenant capable d’établir des relations entre lui et son environnement, c’est ce qu’on appelle le « Temple intérieur », et les éventuels écueils qu’il trouvera sur sa route seront à l’aune de sa capacité à en prendre la mesure. Il conviendra alors de juger les choses pour ce qu’elles sont, et non pour ce qu’elles apparaissent éventuellement, car « on n’est atteint que par ce qui nous ressemble ». Je doublerai cette sentence par la Sourate 42, verset 30. « Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis ». A partir du moment où nous aurons compris et intégré ce turnover universel, nous pourrons l’appliquer à toutes sortes d’idées, de concepts et de modèles : ce sera l’objet des degrés dits « hauts-grades », et plus particulièrement du 4ème degré, qui sera tout naturellement amené à déterminer et à débusquer les dysfonctionnements, les dérives potentielles, une forme de « pathologie » de la relation tierce, qui ne manqueront pas de se manifester. En effet, l’homme est imparfait, voire pervers, et ses productions intellectuelles et symboliques pourront receler des « malfaçons », des défauts, des biais insidieux : c’est ce qu’on appelle au sens large des idoles, qui pourront « gripper » notre raisonnement symbolique, le mettre à l’épreuve. Il faut relativiser l’idée simpliste d’une idole matérialisée par un simple totem, une simple figure : bien souvent, cette matérialisation-là est déjà la conséquence d’un mécanisme pernicieux : ce ne seront plus alors de simples figures dont nous devrons nous méfier, mais des raisonnements fallacieux, des dynamiques faussées, altérées ou tendancieuses dont le pouvoir de nuisance s’exercera au sein même de la mécanique symbolique, comme un grain de sable dans un engrenage. Le mécanisme de l’idolâtrie est fondé sur cette dissension entre 2 mondes, il donne à voir une image déformée de la réalité au travers d’un prisme a priori honorable. Ce sera toute l’essence du mécanisme sectaire.

2 exemples : la Scientologie, qui met en avant la science pour mieux la détourner de son usage émancipateur, avec force appareils baroques et ouvrages nébuleux visant à rassurer le captif, trop fragile pour qu’il puisse y voir une manipulation de son mental. Le régime Nazi utilisa, lui, la trame du mysticisme allemand et de la mythologie nordique, ses runes et son aryanisme, afin de légitimer ses idées et de poser son combat. Car le propre de ces structures est de transformer l’idée en idole, alors que produire de l’idée, la guider, c’est normalement l’objet de la science, libératrice, ou du mysticisme, spiritualiste. L’idée est par essence liberté, car sa genèse ne provient pas d’un long processus formalisateur qui en détruirait une grande partie de la portée, mais d’une induction violente : l’idée est comme le photon, cette particule de lumière qui n’est censée exister que lorsqu’elle est en mouvement, le mouvement étant la vie, et la vie étant la liberté.  L’idée est une étincelle, elle porte en elle toute la puissance de sa brièveté, de la violence de son émergence, et ne peut survivre au temps qui passe, si elle n’est pas déclinée immédiatement : l’idée est trop pure pour rester en l’état, et réclame une formalisation immédiate, afin de pouvoir être conservée et exploitée au mieux. La force du récit de Lucifer est qu’il passe du statut de l’idée est un concept fort, car elle porte en elle cette lumière initiale, primale, dont la puissance est consubstantielle à sa capacité d’induction, de création, et qu’on peut fort logiquement associer à Lucifer... À SUIVRE

Thierry Didier 

LUCIFER DE LA LUMIÈRE AUX TÉNÉBRES OU DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE.
LE PREMIER LIVRE DE Thierry Didier... à paraître cet été son second livre : De l'homme profane au Chevalier Kadosch
LUCIFER DE LA LUMIÈRE AUX TÉNÉBRES OU DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE.
La Lumière qui éclaire les hommes

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Publié le par Jean-François Guerry
La peau

La peau

RECENSION ET PLUS : Patrick Moureaux, Corinne Déchelette, PEAULITHIQUE- la politique comme métaphore de la peau.

 

À fleur de peau, c’est la main qui se tend sans raison vers cette table où est posé le livre dans un salon où les auteurs dédicacent leurs œuvres pour que ces objets ces instruments du savoir deviennent un peu les nôtres. L’achat de ce livre n’est pas réfléchi, c’est un achat spontané, pas très sérieux comme son titre quoique ? Ce n’est pas un recueil de bons mots, de jeux de mots, de mots d’humour, pas que. Bien que la promesse d’aventures comme chaque livre début par un mot susceptible peut-être de soulager un peu nos maux de tête à propos de la politique. Vous trouverez dans ce livre au-delà des bons et justes employés à dessein, la volonté de dessiner, plutôt de redessiner en creux la beauté de la peau et surtout de la politique. Noble tâche puisque politique étymologiquement vient du grec politikos qui signifie citoyen et est à la fois masculin et féminin et par extension signifie Cité. D’où la justification de cette recension dans un blog maçonnique, les Francs-maçons étant comme les autres des citoyens et de surcroit ils sont animés d’une volonté améliorer la cité, quelle audace !

Patrick Moureaux

Ce livre présente un autre avantage nous faire réfléchir de manière non partisane non dogmatique, remettant au goût du jour la devise des Lumières penser par nous-mêmes, c’est-à-dire sortir de notre minorité intellectuelle soumise à une doxa quelconque, retrouver cette partie de vérité pour rénover le monde qui nous a été confié et dont nous ne sommes que les locataires de passage. Locataires qui s’obligent avant leur départ de faire un état des lieux sérieux et de remettre les clés à nos enfants successeurs dans cette location.

Corinne Déchelette

Qu’est-ce qu’il y a dans ce livre au-delà du sourire qui se dessine sur notre visage en prononçant son titre ? Les auteurs ont utilisé la peau, le prisme de la peau comme matériau pour produire cet essai sur la politique. Aucun des deux n’a fait Sciences PO, ce sont des scientifiques praticiens un médecin dermatologue Patrick Moureaux qui exerce à Vannes en Bretagne et un pharmacien (Docteur en Pharmacie, et non une pharmacienne considérée usuellement comme l’épouse ou la compagne du pharmacien) Corinne Déchelette. Le livre met déjà en relief l’individuel et le collectif, nous possédons tous une peau, cette enveloppe que nous partageons ensemble et qui suivant sa couleur pose déjà des différences d’être et de perception.

Cet essai en 127 pages illustrées, utilise la méthode analogique, il comporte douze chapitres en plus de la préface et des conclusions. Le premier des chapitres : La dermatologie à l’assaut de la démagogie donne le ton, le dernier, fin du débat peaulithique, est plutôt un encouragement à poursuivre notre réflexion personnelle qu’une fin.

Olivier Lepick

La préface a été écrite par un autre Docteur Olivier Lepick, également Maire de Carnac, Olivier Lepick est Docteur en Histoire et Politique internationale. Dans sa préface à propos du livre, l’on trouve les mots : captivant, jubilatoire, érudit, dérangeant, scientifique, sociologique. C’est dire que ce livre n’est pas un catalogue, ni un recueil d’histoires drôles, mais plutôt une monographie, un captivant voyage parcouru avec deux jambes celle de la science et celle de la politique. Science Po quoi ! Un essai abordable par tous, une écriture fluide, sous forme de dialogue entre les deux auteurs.

Dès le début de cet essai les auteurs convoquent Albert Camus avec Prométhée aux Enfers.

Francs-maçons nous avons tendance, souvent avec trop d’emphase à faire appel à l’intériorité, à l’être intérieur, imagé en temple. La lecture de ce livre nous porte plutôt d’abord vers l’extériorité, à cet instant je pense à Emmanuel Levinas le philosophe de l’altérité, et son essai sur l’extériorité Totalité et infini. Mais aussi à l’initiation maçonnique qui commence par le corps. Monsieur que sentez-vous sur votre poitrine ? La peau, le sensible joue un rôle primordial dans une cérémonie initiatique.

Dans cet essai les auteurs vont réaliser, une intrication, presque une greffe entre la peau et le politique. Je cite P Moureaux : Soigner, donner des soins, c’est aussi une politique écrivait Paul Valéry. C Déchelette : Peau et politique reflètent notre intériorité et notre quotidienneté.

J’ai retenu aussi une réflexion qui a toute son actualité à propos de ce qui est encore, pour l’instant une école prestigieuse, je parle de Sciences PO : Ces lieux (l’école) distillent savoir, expertise, ouverture, tolérance. Mais pas que- Ils éditent, diffusent, proposent, imposent des mouvements de réflexion parfois radicaux, délétères et toxiques. Une autre citation des auteurs : la politique serait une affaire de surface au contenu superficiel… paradoxalement la richesse intérieure cutanée est profonde lisible et la politique demeure en surface mais toujours illisible. Le ton peaulémique ! Les auteurs poursuivent, page 43 l’Assemblée nationale est stratifiée comme la peau…

Pour finir sur une note optimiste, l’été s’approche malgré a météo. Pour tous ceux qui vont vouloir changer de couleur de peau sur les plages, loin des tensions politiques, cet essai peut à la fois vous aider à sourire et vous faire réfléchir à la fois. Il peut aussi nous faire durcir la peau face aux incohérences de la politique et nos incohérences peaulithiques personnelles, ainsi ceux qui ont la peau trop blanche veulent la noircir un peu et inversement, c’est vraiment un manque de peau (trop facile je sais).

                                            Jean-François Guerry.

 

À LIRE : Patrick Moureaux et Corinne Déchelette. Peaulithique -La politique comme métaphore de la peau.

Éditions Donjon – Collection la peau analogique. 127 Pages 20 €.

RECENSION ET PLUS : Patrick Moureaux, Corinne Déchelette, PEAULITHIQUE- la politique comme métaphore de la peau.

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Publié le par Jean-François Guerry
Jamblique

Jamblique

JAMBLIQUE ET LES MYSTÈRES – Le Timée de Platon. Part II.

 

La philosophie européenne n’est qu’une suite de notes de bas de pages aux dialogues de Platon.

Alfred North Whitehead- Process and reality- Philosophie, Métaphysique du processus.

 

 

Les questions éternelles sont : d’où vient le monde, comment l’univers est-il né, d’où je viens, comment je me suis constitué, que suis-je ? Pour aborder Jamblique, il y a un incontournable préalable connaître un peu le monde des idées de Platon qui fût son lointain prédécesseur. Jamblique était nous l’avons vu un néoplatonicien. Le Timée de Platon est avec le Phédon, un des principaux dialogues. Concernant le Timée ont peut parler plutôt d’un monologue, un cours magistral donné par Socrate. Le Timée devait s’inscrire dans une trilogie comprenant avec lui le Critias et l’Hermocrate ce dernier non écrit ou achevé. L’ensemble décrit l’origine de l’univers, celle de l’homme et de la société. Une suite à la théogonie d’Hésiode, décrivant l’Ordre après le chaos en clair une cosmologie du monde.

Platon analyse le sensible et l’intelligible, pour lui une forme intelligible a les caractères suivants : c’est une entité non sensible, qui existe en soi toujours et absolument, elle est pure, c’est-à-dire sans mélange, stable pas sujette au devenir. Mais surtout cette entité entretient avec les réalités particulières qui en participent un rapport de modèle à image. En clair pour connaître le monde sensible, il faut une stabilité. Le monde sensible est en perpétuel mouvement changement, aucune connaissance du monde sensible et du langage qui l’exprime n’est possible si les choses sensibles ne participent pas à des formes intelligibles immuables.

Platon L'école d'Athènes partie du tableau de Raphaël

Pour voir ce qui la recherche et la volonté de Socrate, il faut se situer dans la société de son époque : Athènes vit une période troublée, décadente. Socrate cherche pour faire à ces problèmes, à établir des principes moraux stables. Il portera donc sa pensée, vers des questions éthiques (justice, équité, liberté, amitié…), il cherche à imposer des vertus essentielles qui doivent être pratiquées par tous les citoyens. Il veut mettre fin aux dogmes et à l’arbitraire par la recherche de l’immuable absolu. En suivant la ligne de Socrate, Platon cherche des réalités universelles. Un chemin du sensible à l’intelligible ? Plutôt l’inverse à mon sens.

Il faut fabriquer l’univers en regardant les formes intelligibles et notamment celles du vivant en soi. On se rappelle à cet instant de l’oracle de Delphes qui aurait été vu par Socrate : connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux. Auquel l’on peut rajouter le rien de trop, qui chasse l’hubris tant craint par les grecs, la démesure. On pense aussi à la locution de Protagoras l’homme est la mesure de toute chose. On peut faire une analogie avec le V I T R I O L des alchimistes et du Cabinet de Réflexion maçonnique. Le regard intérieur serait un préalable au regard extérieur et donc à l’influence sur la société. En travaillant sa conduite personnelle, en se modifiant on peut espérer modifier la société.

Le dieu démiurge de Platon est un dieu constructeur, fabricant, il est donc bon par nature, quel intérêt aurait-il à construire de mauvaises choses ? On est loin des dieux du panthéon grec. Pour Platon ce démiurge est donc bon et c’est un intellect lié à la rationalité. Ce démiurge est un artisan, il produit l’univers. Il n’est pas un père créateur, il travaille un matériau. (Timée 35a à 40d). Le démiurge est présenté comme un métallurgiste, un forgeron expert en alliage. Cet expert en métaux nous interpelle il ressemble au bronzier, à l’Architecte Hiram, ou à Jésus dans la forge. On pense aussi à Mircea Eliade l’historien des religions et son livre Forgerons et alchimistes, le forgeron tire le matériau de la terre, en l’espèce le fer, pour le forger, faire des objets et peut-être des sujets ? Le démiurge de Platon assemble les planètes avec les éléments en de justes proportions qui entrent dans leur composition, ainsi se constitue le corps du monde. Le corps et l’âme du monde entrent en correspondance, le démiurge fabrique l’homme et la cité à partir d’un matériau. Cette fabrication ne part pas de rien, elle met de l’Ordre dans le chaos.

Il y aura un point de divergence entre Aristote le meilleur élève de Platon dans son Académie, divergence aussi avec les Stoïciens et plus tard à Rome avec l’école néoplatonicienne de Porphyre dont Jamblique fût une des élèves. Pour ces derniers, la cosmologie du monde se divise en deux processus : un naturel et un artisanal. La nature (le dieu des stoïciens) produit le cosmos (kósmos) et ne délibère pas comme l’artisan, elle est une activité finaliste, immanente agissant au-dedans comme l’âme, elle modèle un visage choisit le meilleur. Cette théorie vient peut-être du manque de considération des élites intellectuelles d’Athènes pour le travail artisanal, presque au niveau de l’esclavage. De plus, le démiurge, dans la mesure ou les formes intelligibles et le matériau préexistent il n’est pas tout puissant. Il fait simplement son maximum possible, cette impuissance relative s’accommode mieux avec le polythéisme, le panthéon des dieux grecs. Pour clore le tout si j’ose dire, le démiurge vient construit, fabrique son travail s’arrête là, il est ponctuel. Il se borne à la fabrication de ce qui dans l’univers est éternel et ensuite se retire, laissant à l’homme une véritable autonomie, un pouvoir de décision, un libre arbitre. Après son départ le démiurge il passe la main à ses aides au service après-vente, pour l’entretien !

C’est l’âme du monde qui prend le relais, ainsi l’ordre s’organise de manière mathématique cela nous rappelle Pythagore le premier des philosophes qui a toujours été un référent pour tous les philosophes qui l’on suivit. Les mathématiques, les nombres sacrés, la géométrie sacrée de Pythagore organisent le monde.

Dans le Timée avec le matériau nécessaire à la fabrication du monde, nous atteignons les limites de la cosmologie. Les choses sensibles ne sont que des copies, des images des formes intelligibles parfaites. Peut-on envisager en creux, que si les choses sensibles sont des images, des symboles des choses intelligibles, elles nous permettent, d’envisager d’approcher des réalités des concepts éternels. Ces concepts éternels pourraient être des idées des vertus morales universelles. Ces imitations (mimémata) de réalités éternelles (Timée 50c) ne sont pas selon Platon des formes intelligibles. On ne peut donc, selon lui, faire le chemin du sensible à l’intelligible. Du multiple à l’Un, de l’image du symbole à l’Unité, dis autrement on ne peut pas prendre les symboles pour des idées (voir maçonnerie), néanmoins les choses sensibles sont des représentations des choses intelligibles. Seules les formes intelligibles permettent d’appréhender les choses sensibles et de les nommer, donc leur donner corps.

Le corollaire, est que pour connaître les choses sensibles, il est indispensable de considérer que les formes intelligibles soient immuables et universelles. Et qu’en conséquence, les choses sensibles ne sont définitivement que des images des formes intelligibles, reflétées par le matériau et quelles ne participent pas à la permanence des choses intelligibles. Cela nous amène à réfléchir sur la méthode initiatique maçonnique, sur le symbolisme de la construction.

Alors, demeure une question, le matériau participe néanmoins à l’intelligible d’une manière qui désarçonne, puisque l’image ressemble à son modèle. Cela enclenche une autre réflexion dans la bible il est dit : que Dieu à fait l’homme à son image. Comme l’on dit également avec humilité, qu’un homme représente l’image d’un sage, ce qui veut dire qu’il n’est pas immuablement sage. Le matériau est ce de quoi sont faits les choses sensibles, il est part nature nécessaire. À la fin du Timée 88c, Socrate fait parler Timée dans un très log monologue qui va de 30a jusqu’au terme en 92c. En 88a Timée, il est question du corps et de l’âme constituant le vivant il dit :  Lorsque dans ce couple, d’un côté, l’âme a, parce qu’elle domine sur le corps, une ardeur excessive, elle remplit ce vivant de maladie en l’agitant complétement de l’intérieur ; lorsqu’elle se précipite avec beaucoup d’ardeur sur certains enseignements et sur certaines recherches, elle le consume ; et enfin lorsqu’elle s’adonne à l’enseignement ou à la controverse de vive voix, en public ou en privé, elle le secoue et le fait s’échauffer dans les disputes et les rivalités qui s’ensuivent, et en excitant les écoulements, elle trompe la plupart des prétendus médecins et elle les amène à incriminer des causes contraires aux causes véritables. À l’inverse, quand, de son côté le corps, énorme et démesurément grand pour l’âme, se trouve naturellement uni à un esprit petit et débile, comme il y a naturellement deux sortes de désirs chez l’homme, l’un qui vient du corps et qui a pour objet la nourriture, l’autre qui vient de la plus divine des parties qui sont en nous et a pour objet la pensée, étant donné que les mouvements de la partie la plus forte l’emportent et agrandissent leur domaine, ils rendent l’âme stupide, difficile à instruire et prompt à l’oubli, et ils y produisent la maladie la plus grave l’ignorance.

Il faut donc préserver le corps et l’esprit, pour être beau, bon et en pleine capacité corporelle et spirituelle selon la formule d’Hippocrate : mens sana in corpore sano.

Vous aurez remarqué, que le Timée place l’ignorance au premier rang des plus grands maux. Cette ignorance qui fait naître tous les fanatismes, dérègle la société, amène la violence, l’intolérance, le rejet de l’autre, l’injustice. Il faut en gardant la mesure, rien de trop. Il faut comme il est dit dans le Timée vis-à-vis de nous-mêmes, si l’on veut s’efforcer de vivre en Sagesse avec Force et Beauté vivre en communion avec l’univers : C’est selon ces mêmes règles qu’il faut soigner ces parties (les corps et l’âme), en imitant l’univers.

Tout ceci est sans prétention, ce n’est qu’interprétation, une note supplémentaire en bas de page, une lecture subjective faite sous le prisme maçonnique.

 

                           Jean-François Guerry.

À SUIVRE…

 

                                        

 

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Publié le par Yann Vidrequin
La hantise de l'oubli - Peinture de René Demeurisse (1895-1961)

La hantise de l'oubli - Peinture de René Demeurisse (1895-1961)

PENSÉES FRATERNELLES.

Un de mes Frères me rappelait récemment les mots de Emmanuel Levinas : La proximité est Fraternité avant l’essence. La Fraternité pensée comme une amitié sacrée, elle ne doit pas être enfermée dans une communauté au risque d’exclure ceux qui n’ont font pas partie. La Fraternité est ouvert permanent et tension vers dans toutes les circonstances de la vie, de la naissance à la mort. Quand notre Frère en humanité est absent de nos pensées notre cœur se dessèche. Ses plus beaux sourires doivent toujours être présents dans nos cœurs c’est à ce prix qu’ils sont toujours en joie. Je regrette qu'aujourd'hui on n'écrive plus à nos amis, nos Frères de belles lettres avec du beau papier, plié soigneusement, dans de belles enveloppes marquées du sceau de notre amitié, ces correspondances portaient un subtil parfum effaçant la noirceur de l'oubli, ces pensées parfois venues de loin rapprochaient les coeurs.

Je vous livre une correspondance, une pensée précieuse, sage et forte à la fois de l’un de mes Frères, reçu hier.

                                            Jean-François Guerry.

L'amitié sacrée - J J Rousseau.

L'amitié sacrée - J J Rousseau.

Ainsi va la vie 

Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie  ! 

Corneille , Le Cid I, 4

 

 

De quoi les hommes remplissent-ils leur vie ? C'est long une journée, même pour ceux qui sont dans de grandes charges. Plus long encore pour les auteurs que l'Esprit ne visite pas à chaque instant. Il n'empêche que tout le monde semble très occupé. On ne voit jamais ses amis….  "Cher ami, la vie passe et on ne se voit pas …"  

L'ami regarde sa montre, s'écrie : " Déjà deux heures ! Je me sauve …" Où va-t-il ? Où vont les gens ? De quoi est faite l'étoffe de leur destin ?  

Il est entendu qu'un médecin, un chirurgien, un avocat ne savent pas où donner de la tête. Mais ce, qui d'eux-mêmes, se dépense, ce qui s'agite, ne touche pas à leur être profond. Cet homme derrière son bureau, qui vous écoute, et qui vous écoute avec conscience en prenant des notes, c'est l'avocat, le médecin, ce n'est pas lui-même : ce n'est pas l'être qui tout à l'heure, dans une chambre inconnue, restera debout contre la porte à guetter le bruit de l'ascenseur … 

Et sans doute le mystère diminue à mesure que la vie s'écoule. Chez beaucoup de vieillards, la fonction sociale subsiste seule ; il reste un uniforme, une robe, des croix en brochette. Ce sont ceux que la vieillesse a vaincus. Chez beaucoup, quelques affreuses manies survivent à la passion : c'est cela qui nous fait rire ou qui nous fait horreur, selon notre tempérament. Mais la vraie passion à aucun âge n'est ridicule : je ne vois rien de comique dans le dernier amour de Goethe, dans le dernier désir de Chateaubriand. Le gros monsieur Beyle nous touche jusqu'à la fin, dans cette cour des messageries d'où il regarde s'éloigner la diligence qui emporte Eugénie de Montijo (à la fin des années 1830, Stendhal accompagnait Mérimée dans les salons de la Comtesse de Montijo, où il devint l'ami de ses deux filles dont Eugénie, la future impératrice) . 

Non, ce n'est pas toujours le pire que les hommes cachent. Tous les mystères ne sont pas honteux. Il faut souhaiter de devenir un vieillard d'une vie riche encore en arrière-plans ; et que, jusqu'à la fin, des êtres aient besoin de nous, et que, jusqu'à la fin, nous ayons besoin d'eux. Bien sûr, rien n'empêchera la vieillesse d'être un désert, un sable qui recouvre, qui étouffe tout. À nous de garder assez de cœur pour féconder et peupler cette solitude, pour y créer des oasis. 

Réussir sa vieillesse, quel tour de force ! Surtout il ne faut pas courir après ce qui nous a fui, essayer de marcher au pas, par quatre, dresser le poing comme les jeunes … Se contenter de ceux qui viennent à nous … Et s'il ne vient personne ? Je connais quelques-uns qui suivent dans les Facultés les cours qu'ils "séchaient" à vingt ans, visitent les musées où une jeune fille, autrefois, les attendait, compulsent dans les bibliothèques les collections de vieux journaux, et échouent, à une certaine heure, devant cette table de salon où le plaisir de l'apéritif est empoisonné parce qu'ils pensent à leurs artères. 

L'espérance avec toi. Peinture de Fonteyne David.

C'est que je m'y connais en vieillesse (le Maire de mon village ne vient-il pas de me convier au "Repas des anciens" ?). Voilà longtemps déjà que je fréquente, au bout d'un pont, cette antichambre de l'éternité dont les candidats assiègent la porte. J'ai acquis le droit, hélas ! à l'âge où je suis parvenu, d'avouer que je ne crois guère au "beau vieillard" bien que j'en aie connu que j'aimais tendrement. La vieillesse n'est jamais belle, parce qu'un supplice n'est jamais beau. Il existe une espèce de vieillards pétrifiés qui donnent l'illusion de la beauté ; leur apparence nous en impose … Mais la statue est creuse le plus souvent et de petits hommes s'y dissimulent comme les Grecs dans les flancs du cheval qui prit Troie. 

Au vrai, la grandeur de la vieillesse ne saurait être que d'ordre spirituel ; un beau vieillard, c'est un saint vieillard. Mais ils sont plus rares qu'on ne l'imagine, parce que la vieillesse est le total d'une vie et que chacun de nos actes, la moindre pensée, se retrouve dans le résultat. 

 

Je trouve que la vieillesse rend l'amitié bien nécessaire, elle est la consolation de nos misères et l'appui de notre faiblesse (...) 

Voltaire, Correspondances. 20 Nov 1765.

Yann Vidrequin.

La Lumière de l'espérance - Phare de la Teignouse Baie de Quiberon

La Lumière de l'espérance - Phare de la Teignouse Baie de Quiberon

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Publié le par Jean-François Guerry
Jamblique

Jamblique

JAMBLIQUE ET LES MYSTÈRES. PART I.

 

Je vous propose un voyage, qui va de la théogonie du poète Hésiode (776 av J C), et son vaste poème qui explore le monde quand tout n’était que Chaos, puis sa construction au présent et son avenir déjà conscient des limites de sa raison il fit appel aux Muses. Puis Pythagore (528 av J C), le premier des philosophes considéré comme un presque Dieu sous les apparences d’un homme qui voyait la construction à travers les nombres sacrés et dont Hiéroclès (200 ap J C) le Stoïcien fût le rédacteur des Vers d’Or de Pythagore et qui nous aurait laissé le pouvoir des Cercles concentriques qui dérivent du pouvoir stoïcien du cosmopolitisme trop peu connu. (Hiéroclès défendit l’idée que nous devrions resserrer le cercle de nos relations, pour se rapprocher de la communauté mondiale. Son premier cercle est le soi, afin de se reconnaître dans les autres et reconnaître les autres en nous. Cela impose notre conversion du regard, l’ouverture aux autres, ouvrir notre vie aux autres. Une voie vers la justice et l’équité cette idée se croise avec l’enseignement de Pythagore. Cela nous oblige à voir en face (Levinas), notre responsabilité envers les autres (nous sommes les gardiens de nos Frères Caïn et Abel.) Cela est rendu possible car nous possédons en commun la capacité de raisonner. Cependant Hiéroclès mettait une limite à ce respect, cette ouverture aux autres, une forme de réciprocité, de symétrie à l’inverse de la pensée de Levinas. Hiéroclès ne portait de l’affection qu’envers ses proches et non les lointains étrangers. Donnant néanmoins la possibilité aux étrangers dans rentrer dans le cercle. Il nous enjoignait de faire rentrer dans le cercle les sans abris ceux qui sont à l’autre bout du monde, une sorte de dynamique des cercles, un prosélytisme de l’amour fraternel. La finalité étant de combler les vides par l’expansion des cercles dynamiques commencer par le cercle de soi, puis le cercle de la famille, puis le cercle des amis, puis le cercle de sa communauté, puis le cercle de l’humanité, enfin le cercle de la terre. Une forme de cosmologie qui le rapproche d’Hésiode.)  Après cette parenthèse, il faut regarder l’incontournable Platon avec son Timée et son Critias, il nous parle de la naissance de l’univers, de celle de l’homme, mais aussi de la société. Une approche du sensible par la raison, d’une idée aussi de l’invisible toujours avec la raison mais aussi des limites de celle-ci ; ce que ne démentira pas Kant plusieurs siècles plus tard. Poésie, narration d’histoires merveilleuses et mystérieuses comme celle de l’Atlantide qui nourrissent notre imaginaire.

Chalcis ad Belum Syrie

Puis bien plus tard les héritiers de Platon, les néoplatoniciens à Rome fondent leur école dont les plus grandes figures sont le triangle de Plotin, Porphyre et Jamblique. Plotin est sommet du triangle les deux côtés qui soutiennent le sommet sont Porphyre et Jamblique. Plotin qui parle ailleurs voyait en Pythagore le pyramidion de la pyramide de Platon.

Avec Jamblique (250 ap J C) élève de l’école romaine de Porphyre, nous sommes au début de l’expansion du christianisme qui allait capter, absorber le Miracle Grec. Jamblique s’intéressa à Pythagore on le reconnaît comme son biographe, une biographie très particulière qui ressemble plutôt à un éloge de sa pensée. Pythagore le sage de Samos, contrairement à Socrate fût un grand voyageur, il se rendit en Syrie le pays de naissance de Jamblique, puis en Égypte il ne revient en Italie à Crotone qu’à l’âge de 50 ans c’est là qu’il fonde sa célèbre école. Il est donc passé dans la Marmite d’Alexandrie sur les bords du Nil, c’est aussi en Égypte que l’on trouve Plotin né à Lycopolis, l’actuelle Assiout en Haute Égypte. Nous revenons avec Plotin aux muses d’Hésiode en effet ses Ennéades sont les neuf divinités de la mythologie égyptienne qui rassemblent toutes les forces de présentes dans l’univers. Les néoplatoniciens Porphyre et Jamblique ne pouvaient donc qu’êtres imprégnés des mystères de l’Égypte ancienne en disciples de Plotin. Bien plus tard encore sur les bords de l’Arno à Florence dans une société christianisée et soumise à l’inquisition, Cosme de Médicis (1389-1464) participe à résurgence de la philosophie grecque tombée dans l’oubli sous les coups de l’église. Il fonde à Florence l’Académie néoplatonicienne à sa tête Marsile Ficin poète et humaniste va traduire les œuvres de Platon et Plotin, il sera l’éditeur également de Porphyre et Jamblique, il traduira le Corpus Hermeticum. À ses côtés Pic de la Mirandole, plus tard Giordano Bruno (1548-1600) sera influencé par l’école néoplatonicienne de Florence. Il n’y a plus que quelques pas à faire vers l’Écosse et l’Angleterre pour la fondation de la Franc-maçonnerie spéculative (cf les ouvrages de Charles-Bernard Jameux poète et historien de la Franc-maçonnerie). Ainsi le fil peut être suivi jusqu’à Jamblique le Syrien (245-325) né Chalcis ad Belum l’élève de Porphyre dans son école romaine, instruit de la philosophie grecque et des Mystères de l’Égypte il retourna enseigner chez lui à Apamée, donner ce qu’il a reçu. La pensée de Jamblique est singulière elle associe la philosophie grecque et les Mystères égyptiens.

Phare d'Alexandrie

Avec Jamblique ceux qui considèrent la philosophie avec une approche exclusivement rationnelle seront déçus. L’âme ne peut pas se satisfaire d’une connaissance qui serait raison pure. Nous ne pouvons pas confondre savoirs et Connaissance. Les savoirs sont des vérités d’ordre intellectuel, une âme aspire à plus, bien plus. À une expérience plus réelle, vécue des réalités transcendantes dont la raison fait naître et impose l’idée. C’est en ce sens qu’il faut associer sans mépris savoirs et Connaissance. Être capable de fuir les dogmes imposés, pour aller vers l’inconnu, vers l’absolu, l’infini. S’instruire sans mépris pour les savoirs qui sont des marches, des degrés successifs vers la contemplation de l’Un.

On peut parler chez Plotin d’une théogonie basée sur la contemplation des merveilles de l’univers qui provoque une illumination intérieure, ce sont ses hypostases. En faisant appel à des pouvoirs insoupçonnés qui sont en nous, à notre potentialité spirituelle. En Franc-maçon nous pourrions dire, que le processus initiatique qui progressivement se réalise, permet le passage du savoir à l’approche de la Connaissance, par l’action spirituelle. C’est une tension vers la Connaissance, un chemin vers. Ce n’est que progressivement, lentement que l’esprit pénètre la matière, c’est le chemin de l’avoir à l’être. Ainsi de la sécheresse de la rationalité, nous sommes guidés vers la source première, l’illumination spirituelle. De quoi s’agit-il exactement me direz-vous ? Je suis incapable de répondre à votre place, c’est un mystère, certains appellent cela un miracle, c’est un sentiment de toucher la plénitude, l’ataraxie de l’âme disaient les grecs. Je ne sais, chacun à sa réponse. En tous les cas cela passe par notre capacité à être libre, à mettre de la distance entre nous et les dogmes qui nous seraient imposés, c’est la liberté de penser et d’être. Comment accéder à cet état par la pratique de rites initiatiques mystérieux. Ces rites sont en quelque sorte des instruments de passage, des mots, des gestes, des vertus pratiquées, qui mettent le myste dans un état de réceptivité optimale. Alors le chemin s’éclaire, les portes s’ouvrent, les sons résonnent, l’horizon se rapproche, les sommets sont plus visibles. Cela ne peut se réaliser que par l’accomplissement d’épreuves. Ainsi le Vénérable Maître déclare après les voyages et l’accomplissement des épreuves : Puisqu’il en est ainsi qu’il passe… Jamblique est mal connu ou plutôt peu connu, il se révèle pourtant être un passeur de lumière spirituelle.

 

                                            Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE…   Les textes de Jamblique démontrent son attachement à la philosophie grecque et aux rites et mystères initiatiques de l’Égypte ancienne, qui se sont acclimatés dans la Rome antique, la Renaissance et ont participés sans doute à la naissance de la Franc-maçonnerie spéculative ou pour le moins aux idées et mystères qu’elle enseigne à ses adeptes par analogies.

Etty Hillesum

Etty Hillesum

15-Mai. Se contenter d'être.

 

Il faut oublier des mots comme Dieu, la Mort, la Souffrance, l'Éternité. Il faut devenir aussi simple et aussi muet que le blé qui pousse ou la pluie qui tombe. Il faut se contenter d'être.

 

Etty Hillesum.

JAMBLIQUE ET LES MYSTÈRES. PART I.

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Publié le par Jean-François Guerry
Philippe Michel- Genèse du Rite Écossais Ancien et Accepté- 250 ans d'évolution de 1760 à nos jours. Part III

Philippe Michel - Genèse du Rite Écossais Ancien et Accepté- 250 ans d’évolution de 1760 à nos jours. 2ème Édition.

 

Je poursuis avec ce 3ème article sur le livre de Philippe Michel une recension après une lecture plus approfondie. Philippe Michel, s’affirme comme un chercheur, un archéologue et un historien des degrés symboliques du Rite Écossais Ancien et Accepté. Son substrat est le triangle des trois premiers du Rite, le lecteur sera déjà un initié désirant parfaire sa connaissance du Rite à travers ses rituels. Il cherchera les idées derrière les symboles, les mots, la gestuelle.

Philippe Michel fait le constat des évolutions et des changements des rituels à travers le temps, peu à travers l’espace car les rituels des trois premiers degrés du rite sont essentiellement pratiqués en France, ce qui n’empêche pas la reconnaissance du caractère universel du rite. Ce livre n’est donc pas un plaidoyer pour les changements ou les évolutions des rituels, ni d’ailleurs une critique simplement le constat de ces évolutions. Le lecteur reconnaitra le travail colossal de recherche de l’auteur. Le Rite vit par la pratique de ses rituels, ses socles demeurent, ses contours subissent l’influence du temps. Ses changements sont parfois souvent faits pour être ‘dans l’air du temps’, ou encore pour correspondre à l’évolution de la langue vernaculaire, mais véhiculant toujours les mêmes idées. Il arrive que les changements soient des erreurs d’interprétations, dont acte la raison humaine n’est pas infaillible.

L’intérêt du livre est qu’il souligne chaque changement, chaque différence dans des tableaux récapitulatifs, permettant au lecteur de se repérer et d’apprécier l’opportunité ou non des changements, s’ils sont de nature à modifier la pureté du Rite. La préface de Pierre Noël et la postface de Laurent Jaunaux précisent si besoin que le livre se doit d’être lu dans son intégralité mais lentement et de préférence avec un crayon à la main. Je rajouterais, gardé à portée de main afin de répondre aux questions que l’on se pose naturellement face à des phrases du rituel parfois obscures. Il deviendra un outil pour savoir et comprendre avant de juger.

Faut-il, ne rien changer dans les rituels ? Faut-il faire des changements susceptibles d’en dénaturer le sens ? Je laisse votre bon sens répondre. Pendant des années j’ai pratiqué le Rite dans une obédience, puis le même Rite dans une autre, j’ai relevé des différences qui pour certains seront minimes et pour d’autres essentielles. Par exemple, avant l’ouverture des travaux, les surveillants sont chargés de vérifier si tous les participants peuvent être reconnus comme maçons au degré correspondant. Les participants au passage des surveillants exécutent le signe correspondant et restent à l’ordre dans une obédience et dans l’autre reprennent une posture normale profane. Question pourquoi rester à l’ordre alors même que les travaux n’ont pas été ouvert par le Vénérable Maître ? Il semble logique qu’une fois le signe exécuté le participant revienne à sa posture d’origine.

Souvent s’opposent les prétendus défenseurs de la pureté du rite et de son immuabilité et les prompts aux changements sans raison évidentes, il en est même qui prétendent créer de nouveaux rituels, mais qui en définitive procèdent à un mélange de plusieurs rituels comme une recette de cuisine consommable immédiatement agrémenté avec un fond de sauce spirituelle plus pure que jamais ! Une recette réalisée en quelques heures, alors que la construction d’un rituel peut prendre des dizaines d’années, ils sont sans doute d’une génération fast-food ! Les anciens par sagesse ont toujours agis de manière à conserver la cohérence du Rite à travers les différents rituels, ils se sont efforcés de construire un corpus pédagogique en rapport avec la progression initiatique des initiés.

Laurent Jaunaux dans la postface du livre de Philippe Michel fait une remarque intéressante : Le Rite Écossais Ancien et Accepté est universellement reconnu comme un rite de hauts-grades, ses grades symboliques sont pratiqués principalement en France, un peu en Europe (…) Peut-on déduire de cette remarque, l’origine des frictions fraternelles entre les corps maçonniques par exemple les obédiences et les Suprêmes Conseils ? Qui est le gardien du Rite ? Qui gère les grades symboliques ? Qui rédige les rituels de tous les degrés ?

Philippe Michel, ne répond pas à ces questions, Laurent Jaunaux dit de lui : (…) il agit en précurseur, il à entrepris d’analyser l’évolution des rituels symboliques de ce Rite en mettant l’accent sur les différences marquantes entre les différents rituels nous permettant ainsi de mieux comprendre leurs évolutions. Plus loin il précise : les grades symboliques du rite sont indiciblement liés aux hauts-grades, maintenant ainsi l’harmonie et la progression initiatique du premier au dernier degré (…) cette harmonie s’est faite lentement dans l’intérêt de l’initié. Cette analyse pertinente justifie la pratique maçonnique dans l’unicité du Rite du premier au trente-troisième degré, en rejetant l’obscur mélange entre plusieurs rites. Pourtant le livre de Philippe Michel démontre aussi la porosité du moins dans les grades symboliques entre le Rite Français et le Rite Écossais Ancien et Accepté.

Ce que nous propose donc l’auteur Philippe Michel, c’est je dirais en employant une métaphore, de comprendre la construction, la réalisation du Rite à travers la pratique et l’évolution des différents rituels pratiqués en loge symbolique, souvent inspirés des rituels des hauts-grades du Rite. C’est un peu comme la construction d’une cathédrale du Rite, on y parcoure les différentes stations, les différentes chapelles avec leurs mots burinés, leurs peintures en rapport avec le temps, leurs statues plus ou moins modernes. Sans pour autant perdre le sens et le but de la construction, sans oublier la motivation des constructeurs, l’essence de leur pensée, l’exemplarité de leur vie. Ces maçons anciens visaient, comme les successeurs modernes à leur amélioration personnelle, pour pouvoir améliorer un peu la société, conscients de leurs imperfections mais aussi de leur immense potentialité de perfectionnement.

Personnellement, je veux résolument voir le verre à moitié plein, et croire que tous ceux qui ont procédés à des changements dans les rituels l’ont fait de bonne foi, ils ont voulu faire évoluer les rituels dans le seul intérêt des initiés.

C’est sans parti pris que Philippe Michel nous rapporte leur travail dans son livre, je le répète à lire avec un crayon à la main, en sachant s’arrêter aussi souvent que nécessaire pour comprendre la motivation des rédacteurs, réfléchir et en tirer profit et joie.

 

                                                     Jean-François Guerry.

 

À LIRE : Philippe Michel – Genèse du Rite Écossais Ancien et Accepté. 250 ans d’évolution de 1760 à nos jours. 2ème Édition.

Aux Éditions de L’Art Royal.

www.editionsdelartroyal.fr

Etty Hillesum- L'espoir malgré Auschwitz.

Etty Hillesum- L'espoir malgré Auschwitz.

11-Mai. Laisser jaillir l'intuition.

 

On ne peut pas tout dominer par la raison, laissons donc des fontaines du sentiment et de l'intuition jaillir un peu elles aussi.

 

13- Mai. Se suffire à soi-même.

 

Je suis confiée à ma seule garde et devrai me suffire à moi-même. L'unique critère dont on dispose, c'est soi-même.

 

Etty Hillesum.

COMMUNIQUÉ : POUR UNE BONNE LECTURE PROMENER VOTRE SOURIS SUR L'ARTICLE
 
 
 
 
 
 
 
 
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,

 
Notre Frère et ami Gilbert Bonnet organise le samedi 18 mai des Rencontres autour du Graal à Montségur.
Voici un thème et un lieu qui pourraient intéresser nombre d'entre vous.

Vous trouverez ci-dessous tous les détails concernant le programme ainsi que les modalités d'inscription.
Il reste quelques places à saisir...

 
Salutations très fraternelles,
Alain Boccard
Président



PS: Les ouvrages coédités par les Éditions Ubik et l'Académie Maçonnique Provence 
sont toujours disponibles en cliquant ICI:


Toujours disponibles :

David Taillades : Aperçus sur les origines médiévales de la Franc-maçonnerie
Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ?

Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie.
Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram

Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie
Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?
 
 
 
 
 
 
Philippe Michel- Genèse du Rite Écossais Ancien et Accepté- 250 ans d'évolution de 1760 à nos jours. Part III

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Publié le par Jean-François Guerry
LES FRÈRES ET HAÏTI

LES FRÈRES ET HAÏTI

Les 10 et 11 mai avait lieu la 10ème Fête du Livre à Quiberon, à quelques pas de la plage, les visiteurs comme d’habitude ont rencontrés les auteurs majoritairement de romans, une place aussi de choix pour la littérature enfantine. Beaucoup d’adultes, malheureusement très peu d’adolescents, sans doute à la plage ou devant leurs écrans en pleine conversation avec leurs centaines d’amis sur les réseaux ?

Parmi les 60 auteurs présents, j’ai pu dialoguer avec Stéphane Pair à propos de son livre Furie Caraïbe Éditions 10/18. J’ai toujours été intrigué par la malédiction qui semble accabler Haïti et le contraste avec la République Dominicaine. Le roman de Stéphane est un roman noir historique, un polar noir. Il raconte le terrible destin d’Haïti à travers l’affrontement sans merci que se livrent deux caractères féminins extrêmement forts. Rosalie une éminence grise du régime Duvalier et Sybille une étudiante révolutionnaire et vengeresse. Sur fond de désordres d’un régime dictatorial, ou violence et corruptions sont orchestrées par des politiciens corrompus alliés des gangs. Haïti connait cette situation depuis son indépendance en 1804.

Pourquoi j’écris ces quelques lignes, et quel rapport avec la Franc-maçonnerie ? Quand je suis parvenu à la 33ème page du Roman (simple coïncidence sans doute ?), j’ai lu que Rosalie une protagoniste affidée au régime de François Duvalier alias Papa Doc- (1907-1971) un médecin drôle de thérapeute qui après avoir été ministre de la santé a réussi à se faire élire président à vie, c’est quand même plus simple ! Je reviens à notre Rosalie. Elle avait mis au point un système de récupération des lettres écrites par les prisonniers politiques pour les analyser au profit de son Papa Doc. Stéphane Pair, l’auteur du roman écrit, L’idée de confisquer les lettres clandestines des détenus de Fort Dimanche vient de Rosalie, et les artisans du système sont des surveillants francs-maçons, comme Barthélémy. En quelques décennies, par l’entremise de leur réseau, un nombre important de membres du Grand Orient d’Haïti se sont imposés surveillants dans les prisons du pays. Rosalie demande au sergent Barthélémy de convaincre ses collègues de mettre leur obédience de côté et d’aider la République en danger. Il ne s’agit pas de confisquer les lettres aux prisonniers, a bien insisté Rosalie mais de s’assurer qu’ils ne répandent pas la mauvaise parole. (En quelque sorte une bonne œuvre pour que la Parole ne soit pas perdue.) La force du dispositif consiste, après lecture par la directrice, à bien acheminer les lettres à leurs destinataires pour ne pas éveiller le soupçon. Les nombreux détenus sont ainsi mis en confiance, incités même à écrire à leurs proches sous le sceau du ce secret maçonnique. (…) Petit à petit les détenus s’épanchent dans leurs écrits. Ils livrent des noms, des lieux. Rassurés par les « frères » surveillants, ils incitent d’autres détenus n’appartenant pas à la Franc-maçonnerie à communiquer avec l’extérieur. « L’idée est brillante. Elle permettra de traquer le ver dans le fruit de la révolution ».(Apogée du secret maçonnique, au service de Papa Doc protecteur de la Franc-maçonnerie.)

Après la lecture de ce passage du livre de Stéphane Pair, je me suis interrogé pourquoi cette mise en cause des Francs-maçons, pour vendre plus, un peu de sensationnel ne nuit pas. Mais quand même cela repose sans doute sur un fond de vérité ou une rumeur.

Il faut pour comprendre faire un retour sur l’histoire, Haïti est née de la séparation de l’île d’Hispaniola en deux, elle était alors le plus grand des territoires francophones des Grandes Antilles et le plus peuplé. Elle est devenue indépendante en 1804, sa devise est Liberté Égalité Fraternité, et l’Union fait la force. Elle est surnommée : « La perle des Antilles. »Avant la Révolution Française est créé une Société des Amis des Noirs, les années 1793 et 1794 voient la mise en place de l’abolition de l’esclavage. En 1794 Toussaint Louverture est nommé gouverneur à vie. Puis se succéderont des chefs d’états, l’île est fortement imprégnée par la religion catholique romaine. Quand en 1905 en France la loi de séparation de l’église et de l’état, Haïti préfère conclure un concordat avec l’église. Dès lors une opposition constante va avoir lieu entre l’église catholique et la Franc-maçonnerie. Les principaux chefs d’états haïtiens seront Francs-maçons et protégeront leur institution. Le président le plus célèbre Louis, Etienne, Félicité, Lysius Salomon (1879-1888) offrit le 11/07/1880 une fête mémorable au Grand Orient et à la Franc-maçonnerie Haïtienne.

Papa Doc, qui fût très critiqué par l’église catholique puissante en Haïti va expulser l’archevêque, les prêtres et les jésuites. Il sera excommunié dans les années 1960. Se tournant vers le peuple, il fera exécuté les élites, il s’alliera avec les milices en particulier les tontons macoutes on arrive à notre roman de Stéphane Pair et sans doute l’explication de son passage concernant les Francs-maçons.

On remarque que dans les troubles récents, Jimmy Cherizier ce sanguinaire milicien qui se fait appeler Barbecue selon Journal Paris Match serait Franc-maçon depuis 2004 ! Je le cite concernant ses hommes : ces hommes ne sont pas des chefs de gangs ! Ils aident les gens ! Ils ont restauré les quartiers… Sur ma foi maçonnique, dans les zones du G9, il n’y a pas de vols, il n’y pas de viols, pas de kidnapping. En clair tout va bien, la joie est dans les cœurs. Pas sûr quand même que l’association des Tontons macoutes, de Barbecue et des Francs-maçons soit pertinente.

Pour aller plus loin quelques notes ci-dessous, bonne lecture.

                                            Jean-François Guerry.

Stéphane Pair

Stéphane Pair

NOTE SUR LE LIVRE DE STÉPHANE PAIR
Sous le régime impitoyable des Duvalier, la liberté à un prix
1971, Haïti. Rosalie Adolphe est certainement la femme la plus puissante du pays. Au service du président François Duvalier, elle traque sans pitié les opposants au régime, allant jusqu’à participer à de véritables massacres comme celui dans lequel la famille Sansaricq a perdu la vie.
1986, Sybille est la dernière survivante de la famille Sansaricq. Membre de la rébellion, elle cherche à se venger des miliciens qui ont brutalement tué les siens, vingt ans plus tôt. Accompagnée de Jacques, un trafiquant dont elle est éperdument amoureuse, elle est décidée à mettre fin au régime violent des Duvalier et à libérer Haïti.
Journal Paris-Match

À l’entrée de l’immense marché de la Croix-des-Bossales, cet homme qui a pour modèle Che Guevara pénètre dans une baraque et salue ses lieutenants, TiJunior, le nouveau chef de la Saline, jeune et émacié, et, plus loin, « Mikano », le chef du gang de Wharf-Jérémie, en costume africain jaune, ancien taulard, de haute stature, sombre et discret, également accusé de massacres. « Ces hommes ne sont pas des chefs de gang ! Ils aident les gens, ils ont restauré leur quartier », assure Barbecue, franc-maçon depuis 2004 : « Sur ma foi maçonnique, dans les zones du G9, il n’y a pas de vols, pas de viols, pas de kidnappings. » Fils d’un chapelier et d’une mère vendeuse de poulets frits, Jimmy Cherizier explique tenir son surnom du métier de sa mère et non de sa réputation de brûler ses victimes.

NOTES EN DÉSORDRE

Le concordat de 1860, signé entre Haïti et le Saint-Siège, continue à être la base légale régissant les rapports entre l’État et l’Église catholique romaine.

 

 Comment les principaux acteurs politiques, religieux et intellectuels d’Haïti ont-ils réagi face à cette phase de la laïcisation en France ?

 

Quelques années après l’indépendance nationale (1804), le sentiment antifrançais, suscité par la mémoire de l’esclavage et de la colonisation, a lentement cédé le pas à une francophilie parmi les élites haïtiennes.

 

La plupart des écrivains français ne considéraient-ils pas Haïti comme « la Petite Afrique de l’Amérique ! 

 

 On lit ainsi dans Le Moniteur du 1er septembre 1860 que 

  • 18 Le Moniteur, 1erseptembre 1860, no 397, p. 1.

le traité, qui a été conclu entre Sa Sainteté le Pape et la République, est un véritable progrès. Depuis longtemps, la nécessité d’avoir chez nous des prêtres d’une moralité éprouvée, par suite d’un concordat avec le Saint-Père, se faisait sentir, et des démarches avaient été constamment faites à ce sujet, mais sans succès

En facilitant l’établissement régulier du culte catholique dans le pays, ce traité aidera à la propagation de la morale universelle, de la morale chrétienne. L’influence du christianisme anéantira toutes ces doctrines, tous ces cultes antireligieux qui sont aussi opposés à la vraie religion qu’aux principes de notre pacte social ».

 

 Le concordat inaugure l’ère de la « Bretagne noire », car Haïti, la « Fille Aînée de l’Église dans le Continent Occidental », était devenue spirituellement une « colonie bretonne » comme l’indique une plume catholique des années 1880 


Dans les faits, le clergé concordataire se charge de la question sociale et du contrôle de la culture et de l’éducation. Durant une quarantaine d’années, il s’est trouvé confronté à des élites profondément catholiques, mais également ancrées dans une franc-maçonnerie anticléricale. Cette dernière, affaiblie par des crises internes intermittentes, affiche le visage d’un mouvement sans idéologie politique dès la fin du xixe siècle.

Il est pourtant curieux de constater que ce même clergé concordataire, dans son Bulletin religieux d’Haïti, évoquait l’encyclique de Léon XIII (24 juin 1893) sur la nécessité de « fonder des séminaires dans les Indes Orientales » et d’assurer « la formation d’un clergé indigène qui soit non seulement capable d’aider le ministère européen, mais encore de porter le fardeau de la charge pastorale ». Finalement, c’est au cours des années 1960 que le président François Duvalier (1957-1971) accomplit de force la « nationalisation » du clergé catholique

Le début du xxe siècle met ainsi fin à la présence de figures anticléricales dans les gouvernements haïtiens et occasionne, à plusieurs reprises, des présidences marquées par un discours messianique et soucieux du bon rapport avec l’Église catholique. Par exemple, dans son allocution du 16 décembre 1900, le président Paul Augustin Tirésias Simon Sam (1896- 1902) déclare que « Dieu qui voit tout, qui sait tout, me protège manifestement. C’est lui qui m’a élu par la voix du peuple, alors que je n’étais pas candidat à la présidence ». Il précise aussi que « si l’on réfléchit, si l’on veut se reporter à l’Histoire, on constatera que mon gouvernement, sous l’égide de Dieu, est le seul qui, depuis Boyer, ait atteint près de cinq années d’existence sans troubles, sans coups de fusil ».

Mais serait-ce en réaction au foyer d’opposition des missionnaires catholiques établis dans les colonies françaises, particulièrement le Madagascar, et en Haïti que son auteur anonyme écrit :

  • 40 Anonyme, Les Missions et la question religieuse à Madagascar, Meulan-Hardricourt, Imprimerie Albert (...)

En luttant contre le prosélytisme religieux, je fais acte de civilisation et je défends les intérêts véritables de l’indigène. Les missionnaires et les philosophes humanitaires, si toute liberté leur était laissée, nuiraient à l’évolution des indigènes vers la civilisation. Entre les missionnaires et nous, la divergence des vues est absolue. Je ne crois nullement à l’action civilisatrice des religions. La civilisation est fille des progrès industriels et scientifiques, issue des changements économiques déterminés par ces progrès. Une race peut concevoir une religion d’ordre philosophique, elle restera l’inférieure des races à religion plus vulgaire, mais arrivée à un développement scientifique et par corollaire matériel plus marqué. […] Quand la religion chrétienne s’impose à une race, sans que parallèlement ou antérieurement se soit développé, par une évolution plus ou moins rapide, l’esprit social, né du progrès matériel, propre aux nations européennes, on obtient Haïti, une parodie des sociétés et des états européens

celle de France vote la loi du 9 décembre 1905 qui permet de mettre fin à son concordat déjà centenaire66Le Soir souligne alors que :

L’abolition du concordat et la substitution du nouveau régime faisant suite à la séparation des Églises et de l’État amènent un grand changement dans les conditions actuelles, d’après lesquelles l’État a à satisfaire aux besoins de milliers d’églises, payant les appointements des évêques et des prêtres et ayant à s’occuper de l’administration du système religieux. Une commission nommée par le ministre des cultes a commencé à étudier les changements qui doivent être faits pour passer de l’ancien au nouveau système. Ces changements sont divisés en trois catégories :

1- Classement des propriétés de l’État, comprenant les tableaux et objets d’art évalués à plusieurs milliards de francs.

2- Réorganisation des salaires du clergé, qui seront graduellement diminués jusqu’à leur extinction.

  • 67 Le Soir, mercredi 3 janvier 1906, no 1, p. 2.

3- Formation de sociétés civiles qui devront s’occuper de l’administration des églises.

. e tournant décisif dans l’histoire des rapports entre l’État et les religions en France est donc perçu en Haïti comme une bataille longue et compliquée où la foi devrait s’incliner devant la militance anticléricale. Si la presse, en particulier Le Soir, en fournit les différentes phases et leurs conséquences immédiates, il n’existe à notre connaissance qu’une seule brochure d’un militant catholique haïtien jetant un regard défavorable sur la loi du 9 décembre 1905. Pour le reste, jusqu’à preuve du contraire, les intellectuels haïtiens se seraient plutôt enfermés dans un parfait silence. Pour une fois, s’inspirer de la France leur aurait semblé impossible ou tout au moins inapproprié compte tenu de la situation nationale.

 

En Haïti, la laïcisation des institutions françaises a suscité beaucoup plus d’inquiétude que d’enthousiasme. Seul État officiellement francophone (même si la grande majorité ne parle que le créole haïtien) dans les Amériques, Haïti a conclu un concordat avec le Saint-Siège en 1860. Cet accord a occasionné un rapprochement avec l’ancienne métropole par l’implantation de congrégations religieuses françaises et l’institution d’un épiscopat traditionnellement breton.

Certes, le clergé breton et les autorités publiques s’opposeront sur le mariage, mais celles-ci ne rendront pas effectif le projet de dénonciation du concordat engagé par des parlementaires francs-maçons. 

Durant l’occupation américaine d’Haïti (1915-1934), les revendications en faveur de l’institution d’un « clergé indigène » et la dénonciation de la collaboration des missionnaires bretons avec les autorités américaines prendront un caractère anticlérical70. Mais il a fallu attendre 1946, au moment des débats sur la réforme constitutionnelle suite à la chute du président Élie Lescot (1941-1946), pour que l’autorité de l’Église catholique soit sérieusement ébranlée. S’inspirant encore de la France qui vient d’approuver une constitution (27 octobre 1946) insérant la laïcité comme une dimension de l’identité républicaine, une frange de la gauche haïtienne voulut rompre avec la « tradition constitutionnelle » haïtienne en matière religieuse. La tentative échoua.

Grand Maître de l'Ordre prit la parole pour justifier la nécessité d'une relation très cordiale entre l'État et la franc-maçonnerie. Cette dernière, dans son discours, fut présentée comme un vecteur du « principe du bien moral et la sève de la prospérité matérielle » et « la véritable sauvegarde des nations après Dieu » 19. Ce qui expliquerait, d'après lui, son succès auprès de certaines puissances étatiques. Le président Salomon rappela, à son tour, la pertinence du principe de la fraternité sans laquelle persistera le dogme de la « la suprématie de l'homme sur l'homme » et déclara: « la maçonnerie est appelée à jouer un grand rôle dans le mouvement de l'esprit humain, et c'est parce que j'en ai l'intime conviction qu'après avoir accepté d'être le premier Magistrat de mon pays, j'ai consenti à être le grand Protecteur de notre Ordre » 20.

En définitive, l'attribution de ce titre honorifique semble une forme de légitimation du pouvoir politique par la franc-maçonnerie haïtienne.

Cette dernière, en contrepartie, s'assure de la protection de l'État haïtien qui appuie ses activités.

2. Solidarité maçonnique lors des crises politiques

À l'occasion de l'annonce du rétablissement du président Boyer, une messe d'action de grâce fut chantée aux Gonaives le 21 novembre 1841.

Les institutions de la société exprimèrent ainsi leur soulagement vis-à-vis de l'écartement d'une éventuelle crise de succession au plus au niveau de l'État. De son côté, par l'intermédiaire de la Respectable Loge L'Heureuse Indépendance, « la société Franc-Maçonnique voulut aussi donner un nouvel embellissement à cette fête, en donnant un

banquet, pour porter la joie et l'effusion dans les cœurs » 21. Y prit part notamment l'abbé Leloup (curé de Gros-Morne et de Plaisance), lui-même franc-maçon, aux côtés du vénérable Richard Dauphin. Ce dernier dédicaça l'événement à la gloire du chef de l'État. « À ce digne maçon, a-t-il dit, qu'il vive longtemps pour le bonheur de ses concitoyens et la prospérité de son pays » 22.

Deux ans plus tard, Boyer prend le chemin de l'exil. Cet événement occasionne une crise politique qui génère une succession de gouvernements éphémères entre 1843 et 1847. Dans ces conditions, les groupes d'influence identifient leurs ennemis potentiels et les persécutent.

Toutefois, plusieurs individus sont sauvés de la potence en raison de leur appartenance à une quelconque loge maçonnique. En témoigne le récit suivant :

Lors de la révolution qui, il y a quelques mois, éclata dans la république d'Haïti, un créole espagnol, nommé Eugène-Marie Lagratia, était cité comme un des plus riches et des plus recommandables négociants du Port-au-Prince. Bien que complètement étranger à toutes les agitations politiques, il devint suspect d'être révolutionnaire, et craignant les suites de cette suspi-cion, il songea à fuir ; mais il fut arrêté avant d'avoir pu y parvenir. Ce simple projet de fuite fut jugé digne d'être puni de mort, et on le condamna à être immédiatement exécuté. Le fatal piquet qui devait le fusiller était prêt. Le malheureux, à genoux auprès de son cercueil, priait avant d'avoir les yeux bandés. A ce moment suprême, hors celle du ciel, il sentit tout-à-coup des bras l'étreindre, et il s'évanouit. En revenant à lui, il se trouva dans un corps-de-garde, en face de l'officier haitien chargé de commander le piquet d'exécution. Ce dernier avait reconnu dans l'infortuné patient, implorant le ciel à l'heure de son agonie, un frère qu'il se rappelait avoir vu naguère dans une loge maçonnique. En conséquence, il avait cru devoir prendre sur lui de suspendre le supplice 23.

Cet humanisme des « fils de la veuve» 24 est aussi relaté par l'historien Thomas Madiou fils, lui-même franc-maçon, lorsqu'il traite de l'épisode du massacre des Français sur l'ordre de Jean-Jacques Dessalines

(1804). « On vit des Haïtiens, francs-maçons, sauver des Français de la même congrégation qu'eux. D'autres hommes également francs-maçons profitèrent de la confiance que leurs frères devaient naturellement avoir en eux, pour mieux les trahir. Il faut dire, à la gloire de l'institution toute philanthropique de la Franc-Maçonnerie.

un franc-maçon français, ayant séjourné durant six années

en Haïti, affirme être témoin de la solidarité maçonnique : Un des devoirs principaux de la Franc-maçonnerie d'Haïti est de porter aide et secours à son Fr:. Combien de vies, notre Institution n'a-t-elle pas sauvées ? Vous savez comme les Révolutions y sont fréquentes : il n'y a que quelques semaines encore que nos Journaux nous racontaient les combats ensanglantant le Nord de l'ile. Dans ces moments, la vie d'aucun Haïtien n'est sûre, car tous sont politiciens et une dénonciation vous a bien vite conduit à l'échafaud ou au gibet. C'est alors qu'un Fr:. aide son Fr:., en lui fournissant les moyens de fuir. Pendant mon séjour à Haïti, j'ai vu faire à plusieurs reprises le signe de détresse : « À moi, les enfants de la Veuve », qui n'est connu là que des Maîtres, et plusieurs ont été sauvés! En ce qui concerne les secours financiers, il est très rare que la Loge, comme telle, y participe. La raison du procédé doit être cherchée peut-être dans le fait que les Haïtiens en général, qu'ils soient Maçons ou non, sont très hospitaliers, que les Indigènes ont très peu de besoins et que les blancs étrangers trouvent, le cas échéant, des secours financiers ou les moyens de se rapatrier soit chez

leurs compatriotes, soit dans leurs consulats 26. Cette solidarité, en d'autres termes, est présentée comme une caractéristique essentielle de cette franc-maçonnerie. En effet, dans toutes les circonstances, les frères servants sont appelés à faire montre d'humanisme à l'égard des autres initiés. L'historien Alexis-Beaubrun Ardouin (1796-1865), lui-même franc-maçon 27, lance ainsi des éloges discrets à l'égard de cette association. Il évoque comment le général Borgella, exposé à la mort, fut sauvé par un franc-maçon français avant l'indépendance (1804) : « Parmi les méchants se trouvent toujours des hommes bons. Borgella était franc-maçon, et connu pour tel par plu- sieurs des blancs des Cayes. L'un d'eux, nommé Desclaux, véritable frère et vénérable de la loge des francs-maçons de cette ville, le recommanda à toute la bienveillance de Pierret, franc-maçon lui-même » 28.

3. Tensions dans la franc-maçonnerie et crises politiques Au moment des épreuves politiques, cette solidarité maçonnique

montre quelquefois ses limites. D'ailleurs, des recherches approfondies

FRANC-MAÇONNERIE EN HAÏTI

 devraient vérifier la responsabilité de certaines loges dans les conjonctures de crise qui se succèdent au cours du XIX* siècle. Selon Gaétan Mentor, la franc-maçonnerie a contribué activement au renversement

du président Jean-Pierre Boyer : Le 16 juillet 1838 dans la partie de l'Est et le 25 décembre 1842 à Jérémie, deux sociétés secrètes sont créées par deux francs-maçons, Juan Pablo Duarte et Honoré Féry, dans le but d'initier une révolution visant à renverser le gouvernement du F: Jean Pierre Boyer, Président à vie de l'île. Le serment des « Trinitaires », nom de la société secrète, était fait au nom de la Très Sainte, Très Auguste et Indivisible Trinité du Dieu Tout Puissant, terminologie toute maçonnique et les paroles secrètes des adhérents étaient Dieu, Patrie et Liberté, qui deviendra la devise de la République Dominicaine. (...) Nous ignorons le mot de passe de la société secrète jérémienne composée, entre autres, des FF:. Honoré Féry, Antoine Laforest, François Elie Dubois, Sémexant Rouzier, Blanchet, Lhérisson, etc. Nous ignorons si Margon, Vice-Président de la société était franc-maçon. Nous croyons fort possible

que Cadet Fouchard et Philibert Laraque furent membres de l'Institution 29. Il faut aussi intégrer dans l'analyse de la conjoncture de la « crise de 1869 » ce qu'on pourrait appeler le « paramètre maçonnique », c'est-à- dire le poids des loges maçonniques dans le jeu politique. L'arrestation

en territoire dominicain du président haïtien Sylvain Salnave (1867- 1869), reçu franc-maçon dans la loge capoise L'Haïtienne # 6 avant de devenir Président du Souverain Chapitre de Royale Arche Les Philadel- phes # 7, aurait des causes beaucoup plus complexes. Le général domi- nicain José Maria Cabral, franc-maçon, décide d'arrêter Salnave dont la tête est mise à prix en Haïti. Le président déchu est remis aux autorités haïtiennes dont les figures de proue sont alors les francs- maçons Nissage Saget, Michel Domingue, Nord Alexis, Pierre Mom- plaisir Pierre, Paulémon Lorquet, Boisrond-Canal, etc. C'est ce dernier qui commanda le peloton d'exécution le 15 janvier 1870. En réaction, le général dominicain Gregorio Luperon (1839-1897), franc-maçon, déplora la réaction du général Cabral et lui adressa une protestation datée du 2 mars 1870 de laquelle nous extrayons ces termes : Une religion politique à laquelle je n'ai jamais renié, me place depuis longtemps en opposition à toutes les trahisons. Homme essentiellement national, j'ai combattu M. Baez dès sa réapparition sur la scène politique de mon pays, et je continuerai à le combattre tout autant que mon souffle me le permet. Comme conséquence de ce but, j'ai dû être et j'ai été en lutte ouverte contre le gouvernement de M. Sylvain Salnave, qui était l'appui le plus puissant du traitre qui aujourd'hui dirige les destinées du peuple dominicain. Ami par intérêt et par principes de la révolution qui a renversé le tyran d'Haïti, aujourd'hui, je ne peux moins d'être également ami loyal et conséquent du gouvernement qui représente cette même révolution actuellement

terminée. Cependant, au milieu de ce triomphe splendide, et très utile à ma cause, au milieu de cette régénération si favorable aux intérêts et aux croyances du Parti National Dominicain, se dresse un fait qui souillerait mon honneur et celui de mes concitoyens, si une protestation énergique et catégorique ne s'élèverait pas contre lui (sic) 30. Pour mieux saisir l'esprit de cette protestation, il faut considérer que les faits reprochés à Cabral ne peuvent être considérés comme un acte de trahison que dans la seule mesure où Luperon, figure du natio- nalisme dominicain, laisse primer le principe de la solidarité maçonnique dans son raisonnement. On peut formuler l'hypothèse, en raison du fait que les principaux collaborateurs des présidents appartiennent souvent aux loges qu'ils fréquentent, que celles-ci ont abrité des réseaux d'acteurs luttant pour le contrôle du politique. Prenons le cas du conflit opposant le parti libéral au parti national durant les années 1880. D'après

Jean Price-Mars, le général Jean-Pierre Boyer Bazelais (1833- 1883) appartient à une famille doublement historique. «Il était le petit fils de Louis Laurent Bazelais, le Chef d'État Major de Jean Jacques Dessalines (...) et également le petit-fils de Jean Pierre Boyer, le Président de la République qui succéda à Pétion » 3%. Il est le fils d'Azéma Boyer (fille du président Boyer) 32 et du sénateur Charles Bazelais, Grand Maître de l'Ordre 33. Ce dernier fut aide de camp du président Fabre Nicolas Gefirard (1859-1867) qui renversa l'Empire de Faustin 1°* (1849-1859) 34. L'annuaire de la loge

du Mont-Liban # 22, pour l'année 1857, comporte le nom de « S. G. Ms Louis-Étienne-Félicité de Salomon jeune, duc de St.-Louis du Faustin Ir 36. Charles Bazelais (1794-1866) et Lysius Salomon (1815-1888 se sont donc probablement croisés dans cette loge, regrou- pant des politiciens influents, où ils ont pu développer leurs propres réseaux de sympathisants. Pourtant, le président Lysius Salomon et Jean-Pierre Boyer Bazelais 37, chef de file du parti libéral, s'affron- teront dans l'une des guerres civiles les plus violentes du xix° siècle

en Haïti (1883). Les tensions entre francs-maçons haïtiens, à caractère politique, ne s'arrêtent pas là. Après la chute du président Salomon (1888), les conflits se multiplièrent entre les loges les plus influentes. Il faut étudier davantage cet aspect de l'histoire de la franc-maçonnerie haïtienne pour peser le poids du régionalisme et du charisme de généraux présidentiables sur la vie interne des loges. Ces aspects sont perceptibles dans une note publiée en 1889, dans La Fraternité, sur la « révolution de 1888». Rédigé par Fénelon Duplessis, Grand Maître de l'ordre maçonnique d'Haïti et adressé aux 35 respectables loges symboliques et 65 souverains chapitres supérieurs de son obédience, ce document souligne clairement que cette révolution est « une reven- dication politique et maçonnique » 38. Duplessis revient sur les crises

internes à la franc-maçonnerie qu'il impute au président Salomon. Il fait aussi l'éloge du général franc-maçon Séide Thélémaque, une grande figure de l'insurrection, qui mobilisa les forces du nord du pays contre Salomon 39. Mais c'est un autre franc-maçon qui succède au président Salomon : le général François-Denis Légitime. Nous retrouvons son nom dans l'annuaire de la loge Les Cœurs-Unis # 24 40. Ancien ministre, puis sénateur de la république, Légitime incarne à l'époque l'intelligence au pouvoir. Mais son mandat présidentiel est perturbé par des conflits répétés avec l'opposition. C'est ainsi qu'un particulier anonyme adresse au journal maçonnique français, dans une lettre en date du 31 septembre 1889, le rapport suivant : Un Fr :. et un Confrère qui me fut, dès les premières relations Maçonni- ques, des plus sympathiques et qui m'inspira une sincère estime, vient d'échapper au plus grand des périls et d'être rendu à la liberté. C'est le Fr :.S. Audain, Directeur du journal le Peuple, de Port-au-Prince (Haiti). Traîné en prison et mis aux fers sous le Président Légitime, le 28 Mai, et son journal suspendu, il devait être exécuté le 7 Août, lorsqu'il fut sauvé par une imposante manifestation populaire. Mais il eût infailliblement péri sans la chute du Président Légitime, amené par la répulsion que Légitime inspirait à la majorité des Haïtiens et la victoire du général, Président intérimaire,Hyppolite (sic) 47. Ces éléments laissent supposer que les hautes instances de la franc- maçonnerie haïtienne n'ont pas toujours la capacité ou la volonté d'assurer la médiation lors des conflits politiques mettant aux prises des « fils de la veuve ». Leur neutralité et leur passivité seraient-elles, durant ces moments difficiles, la garantie de la pérennisation de l'institution maçonnique ? Des recherches complémentaires méritent d'approfondir cette question.

Une présence protestante dans la franc-maçonnerie ? Au xIx' siècle, se faire initier dans une loge maçonnique était une affaire de prestige qui facilitait le contact avec les plus importants personnages des sphères politique, sociale et commerciale du pays. La franc-maçonnerie doit être considérée, dans l'histoire de cette période, comme un puissant acteur dans le jeu politique en Haïti. Disposant de plusieurs organes de presse, particulièrement L'Œil et La Fraternité qui soutiennent souvent les positions du pouvoir politique, ses influences sur l'opinion publique restent toutefois limitées à cause du nombre élevé d'analphabètes en Haïti à l'époque. Cette franc-maçonnerie est un lieu de distinction sociale où se croisent des membres des élites sans distinction de couleur et de religion

 

 

Si, aujourd'hui, certaines missions protestantes indigènes d'Haïti rejettent l'idée d'une compatibilité entre le protestantisme et la franc-maçonnerie, il semble qu'au cours du xIxe siècle et jusqu'aux années 1940, plusieurs leaders protestants se soient affichés comme des « fils de la veuve ». C'est le cas, par exemple, du poète et homme d'État Etzer Vilaire (1872-1951), secrétaire de la loge Réunion des Cœurs, bien connu comme l'une des principales figures du méthodisme du pays.

On retrouve, dans l'annuaire maçonnique de la Respectable Loge L'Étoile d'Haïti, le nom de l'épiscopalien James-Augustin-Théodore Holly (1829-1911), consul général du Libéria près de la République d'Haïti et grand représentant de la Grande Loge Nationale des États-Unis de l'Amérique du Nord près le Grand-Orient d'Haïti 45. Dans l'annuaire de 1890 de cette même loge figure également le nom de Lusimon Hayson, directeur de l'école wesleyenne des Gonaïves.

En Haïti, la franc-maçonnerie a attiré maints intellectuels et politiciens protestants désireux d'intégrer les réseaux de sociabilité et de pouvoir. Mais il ne fait aucun doute que les loges sont constituées majoritairement de catholiques. Il est difficile de déceler, à cause de l'indisponibilité des minutes des réunions maçonniques, un quelconque conflit inter-religieux dans le fonctionnement des loges. Toutefois, au cours de la seconde moitié du xIx° siècle, des protestants francs-maçons alimentent des polémiques avec le clergé catholique et réclament l'indigénisation de l'épiscopat et sa neutralité politique. Dans un livre publié en 1886, le diplomate britannique Spenser Saint-John estime que le protestantisme haïtien n'est pas assez puissant pour contrecarrer l'hégémonie catholique. Ce protestant franc-maçon confie avoir « émis l'opinion que le clergé protestant aurait dû s'entendre avec les loges des francs-maçons et accepter de se charger de toutes les cérémonies funèbres qu'on lui aurait demandées. Sa popularité et son influence y eussent beaucoup gagné : je crains que mes avis n'aient paru trop profanes ».

Pourtant, Spenser Saint-John rapporte que lors des funérailles d'un franc-maçon, le président Michel Domingue (1874-1876) décide de participer à une importante procession maçonnique devant s'achever à la cathédrale de Port-au-Prince. Contre toute attente, le défilé est contrarié par un messager du vicaire qui tenait à annoncer que « le service ne se ferait pas tant que l'on n'aurait pas renoncé à la procession maçonnique. Le président devint furieux, et, comme il était extrêmement violent, il allait donner ordre à un bataillon de vaincre cette opposition » , mais un conseiller lui rappela que « les protestants ne sont pas opposés à la franc-maçonnerie » . C'est ainsi que la procession maçonnique fut réorientée vers la « cathédrale protestante » dirigée par l'évêque épiscopalien James-Augustin-Théodore Holly. « Presque toute l'assistance était catholique; c'était probablement la première fois que le président, avec ses aides de camp et ses ministres, et toute leur suite, se trouvaient réunis dans un temple protestant »

Au plus fort des tensions entre la franc-maçonnerie haïtienne et le clergé concordataire, composé essentiellement de Bretons, les écrits de Louis-Joseph Janvier ont eu une réception favorable dans les milieux anticléricaux et maçonniques so. Ce protestant, connu pour son dévouement patriotique et ses qualités intellectuelles, propose la « pro-testantisation » du pays pour finir avec les conséquences du concordat du 28 mars 1860 sr. L'interprétation de ce traité, aux yeux de ses détracteurs, est la source des conflits entre le temporel et le spirituel.

De plus, il constitue une base légale qui favorise le catholicisme au détriment des courants religieux concurrents.

La position politique de Louis-Joseph Janvier rejoint-elle les aspirations des cultes réformés qui, à cette époque, ne regroupent qu'une infime minorité de la population haïtienne ? Il nous parait plutôt la formulation d'un idéal politique porté par une minorité protestante en quête de visibilité et de reconnaissance au sein d'une franc-maçonnerie à dominante catholique. En fait, l'option de la « protestantisation » indique clairement une voie alternative aux décideurs politiques anticléricaux et nationalistes qui hésitent à laïciser l'espace public .



 Des idéologies politiques au sein de la communauté maçonnique ?

Ces considérations nous portent à nous interroger sur la circulation de possibles idéologies politiques qui auraient alimenté la franc-maçonnerie haïtienne. Cette dernière porte, en effet, la marque d'un ensemble de courants d'idées et de positionnements politiques qui ont traversé, selon des contextes historiques bien précis, les élites intellectuelles et gouvernantes du pays.

Dans le contexte de la quête de reconnaissance de la souveraineté nationale, les discours politiques tendent particulièrement à combattre l'esclavage et à défaire les théories racistes. D'ailleurs, tout au cours du xixe siècle, l'État haïtien s'évertue à faire valoir sa position anti-esclavagiste tandis que de nombreux intellectuels du pays développent et défendent des thèses anti-racistes dans des sociétés savantes françaises. En 1832, preuve que les élites haïtiennes réprouvent l'idée même de l'esclavage, le Grand Orient se fixe ainsi sur une affaire concernant l'esclavage. Voici le contenu de l'acte d'accusation reproduit dans le journal officiel de l'Etat haïtien:

Le Grand-Orient des anciens, francs et acceptés Maçons d'Haïti, somme le nommé Louis Glandon, demeurant à l'ile Sainte Lucie, membre de la Respectable Loge, No. II, séante à l'O :. de S.to-Domingo, de comparaître à la grande chambre symbolique, dans sa tenue du 29 janvier 1833, pour répondre à l'accusation portée contre lui, pour le fait d'avoir replongé dans l'esclavage, neuf infortunés, qui, s'étant échappés de Puerto-Rico, se dirigeaient à Haïti, et ont été pris en mer et remis à leur ancien maître par ledit Glandon; et faute par ce maçon de se soumettre à la présente sommation, il sera jugé par contumace conformément aux statuts généraux de l'ordre.

0 :. du Port-au-Prince, 29 juillet 1832.

Par décision de la G :. Cham : Symbolique,

C. Ardouin, Adj :. au Gd :. Sec :, 53

Dès la présidence de Jean-Pierre Boyer, la franc-maçonnerie se destine clairement à influencer le pouvoir politique. Elle ne se contente pas de recruter des autorités publiques. Bien plus tard, à partir de la présidence de Sylvain Salnave (1867-1869), elle devient aussi le fer de lance de l'anticléricalisme face au clergé concordataire dans le cadre d'un conflit qui devait durer plus de 30 ans (1867-1905) 54. D'ailleurs, la francophilie d'une frange importante des élites intellectuelles a certainement influencé leurs discours. Les francs-maçons haïtiens sont au courant des luttes menées en France pour laïciser la vie sociale etNationalistes, la plupart d'entre eux s'insurgent contre ce qu'ils perçoivent comme une volonté de l'épiscopat de ne pas indigé- niser le clergé catholique. D'autres, en revanche, s'attaquent aux manœuvres politiques des prêtres étrangers susceptibles d'influencer la gestion dela res publica. C'est ainsi qu'en 1883, s'adressant à l'archevêque de Port-au-Prince, le journal pro-maçonnique L'Œil publie un

article dans lequel on lit : La monarchie de droit divin n'avait-elle pas été sinistre et infâme avec l'inquisition, avec les oubliettes de la féodalité, les in pace du Clergé et les lettres de cachet ? Y a-t-il eu jamais rien d'aussi infâme, d'aussi anti-social, d'aussi anti-religieux que la conduite de rois faux-monnayeurs, incestueux et adultères, excommuniés et fauteurs de schismes et d'hérésies, faisant souffleter les papes, volant les trésors des églises et corrompant la foi et les mœurs publiques ? (...) Et parce que Haiti s'émancipant d'un affreux esclavage, a imité l'exemple de la France, vous Mr., vous appelez ses lois et ses institutions illégitimes, en opposition à l'esprit de la Législation haïtienne et inapplicables en Haiti : Nos pères ont été donc, selon vous, des imbéciles qui se sont fait des lois contraires à leurs vrais intérêts ? Et tous les Gouvernements qui, après eux, les ont défendues, ne sont pas plus intelligents ? Mais quel est, quel doit être l'esprit de la Législation haïtienne ? N'est-ce pas l'esprit de ces mêmes principes qui inspiraient les constituants français de 1791 ! Comme la France, Haïti, au jour où elle se créait des lois et des institutions ne sortait- elle pas, par un héroïque effort, des fers de l'esclavage physique et moral,

sous le fouet du maître et sous l'enseignement du prêtre, son complice ? N'avait-elle pas, comme la France, à inaugurer un nouvel avenir (sic) ? On sent aussi l'influence maçonnique française sur la plume de Louis-Joseph Janvier. En effet, en France, la condamnation officielle de la franc-maçonnerie par le Vatican donne lieu à l'intensification d'actions anticléricales qui touchent notamment le domaine politique. L'ultramontanisme est critiqué par les intellectuels et politiciens républicains qui remettent en question la légitimité du concordat de 1801. Par ailleurs, les protestants libres penseurs s6 et les francs-maçons s7 jouent un rôle important dans la lutte pour l'institutionnalisation de la laïcité. Le docteur Janvier, qui a vécu l'essentiel des années 1880 en

France, écrit en 1883 : Il nous faut, en Haiti, vis-a-vis du catholicisme ultramontain qui monte et envahit tout, il nous faut un large courant de protestantisme qui puisse battre en brèche cette religion caduque ailleurs et qui croule définitivement en Belgique et en Italie à mesure que la lumière se répand dans ces pays européens. Il nous faut, au lieu d'un catholicisme qui tend au catholicisme épuré que j'appellerai l'haitianisme, une espèce de religion où, à l'imitation.

LA FRANC-MAÇONNERIE EN HAÏTI

l'ancien gallicanisme, le clergé soit entièrement dans la main du gouverne- ment temporel, même au point de vue des doctrines; il faut que les dogmes enseignés et pratiqués ne soient pas en désaccord avec cette donnée, à savoir que : l'Etat haitien est tout, l'Église n'est rien que par l'État auquel elle doit obéissance absolue. Sans quoi, virilement et dès à présent, on pourrait s'arrêter à l'idée de séparer l'Eglise de l'État, d'empêcher aux enfants des écoles d'aller au catéchisme, d'interdire les processions, de défendre toute réunion de congrégations, quelles qu'elles soient, de supprimer le Budget des cultes ; et, sans s'arrêter à si peu, pour ne pas laisser les choses retourner à l'état où elles étaient avant la signature du Concordat, on pourrait demander des pasteurs protestants à l'Angleterre, à la France et aux Etats-Unis, tenter la Réformation en grand de la République haïtienne, ensemencer les cerveaux de croyances saines, vigoureuses, viriles, abolir toutes les fêtes ecclésiastiques et faire en sorte qu'Haïti soit sinon un pays absolument protestant, mais, à tout le moins, un pays où l'antagonisme des chapelles et des églises soit tel que, dans vingt ans, le rôle temporel soit prépondérant en tout partout et sur tout. S'il n'en était point ainsi, avant un demi-siècle et malgré la libre-pensée qui subsiste encore en Haiti grâce aux sociétés maçonniques, les gouvernants haïtiens seront complètement à la merci des prêtres étrangers et il n'y aura aucun gouvernement haïtien, aucun gouvernement national possible s8. Le courant anticlérical qui traverse la franc-maçonnerie connait le déclin quand l'Eglise catholique entreprend de lancer sa première campagne antisuperstitieuse (1896-1900). Par cette initiative, le clergé concordataire entend freiner les progrès du protestantisme et éradiquer le vodou dans les milieux populaires. Il enterre désormais son discours antimaçonnique même si, en réalité, il n'y a aucun rapprochement réel entre l'Eglise catholique et la franc-maçonnerie. Par ailleurs, si un semblant d'unité se construit entre les loges maçonniques au moment de défendre le tablier contre l'intransigeance de la soutane, la fin du xIx° siècle marque ainsi un déficit idéologique dans une franc-maçonnerie haïtienne occupée, dès 1905, à gérer des crises intestines.

 

Conclusion

 Il est évident qu'on ne peut appréhender la franc-maçonnerie

haïtienne comme un monolithe, c'est-à-dire un mouvement où les

Conclusion Il est évident qu'on ne peut appréhender la franc-maçonnerie

haïtienne comme un monolithe, c'est-à-dire un mouvement où les

adhérents et les loges se rejoignent dans leurs intérêts politiques. Sur ce point, nous avons établi que des conflits entre des réseaux de francs- maçons ont eu des répercussions politiques sur la destinée du pays. La franc-maçonnerie a joué un rôle majeur dans plusieurs crises politiques en Haïti au xIX° siècle. En effet, les loges peuvent être considérées comme des cellules associatives où se regroupent, en fonction de leur sensibilité idéologique, des acteurs de l'administration publique, de la société civile et du monde commercial susceptibles d'influencer le jeu politique. De ce fait, dans un contexte marqué par le timide développe- ment de partis politiques, les loges n'ont pas toutes le même poids dans

les conflits de pouvoir. Mais la franc-maçonnerie haïtienne a été aussi le principal vecteur d'une conception de la laïcité forgée à l'occasion des polémiques avec un clergé concordataire composé essentiellement de Français. Elle réclamait, de manière précise et avec l'appui ouvert de certains leaders protestants, un désengagement de ces prêtres étrangers à l'égard des affaires politiques du pays. En définitive, des investigations plus poussées doivent être menées pour mieux comprendre les rapports entre la franc-maçonnerie haï- tienne et le domaine du politique au regard des pratiques régionales du XIX* siècle so. De même, quand on sait que les élites nationales étaient majoritairement francophiles, il convient aussi de développer des étu- des approfondies pour mieux saisir les modalités de circulation et d'adaptation des idéaux importées de la franc-maçonnerie française dans les loges haïtiennes.

 

Conclusion

En 1881, le concordat est dénoncé par des parlementaires proches de la franc-maçonnerie Rappelons qu’en 1870, à l’avènement de la présidence de…. Néanmoins, comme le fait remarquer le secrétaire d’État aux cultes, lors d’une séance du Sénat (23 septembre 1890) :

 

« Pour une raison ou pour une autre, la dénonciation faite en 1881 n’a pas eu de suite, car l’opinion publique, mue par des sentiments opposés à ceux qui avaient donné lieu à cette dénonciation, ne l’avait pas sanctionnée, et le peuple avait senti l’impérieux besoin de continuer à jouir des bienfaits résultant du Concordat » .

Cette appréciation suggère que les tensions entre le clergé catholique, les dirigeants politiques et les francs-maçons ont probablement laissé la population dans une certaine indifférence. Les idées républicaines françaises, transposées dans la réalité haïtienne, pouvaient-elles être comprises et digérées par une population retenue à l’écart de la politique par un système militariste ?

Le clergé concordataire avait-il raison de craindre autant la franc-maçonnerie haïtienne ? À notre avis, il a jugé cette dernière sans tenir compte de ses spécificités propres ]Cette franc-maçonnerie, au moment de la signature du concordat,…. Plus clairvoyant, Victor Schoelcher dénonce, en des termes ironiques, l’orientation de la franc-maçonnerie haïtienne :

 

« Il n’est pas de petite ville qui ne possède sa loge. Les curés se font recevoir maçons, tout le monde est maçon ; mais la franc-maçonnerie haïtienne n’est point une association qui veuille travailler au bonheur commun, c’est une réunion d’hommes qui s’amusent à des simagrées bonnes pour les enfants, ou qui fraternisent dans de joyeux festins » .

De même, l’écrivain protestant Spenser Saint-John , diplomate britannique, se plaît à rappeler que :

 

« Tous ceux qui connaissent la franc-maçonnerie savent qu’elle ne cherche qu’à favoriser les associations amicales, dans un but d’aide mutuelle et de charité. L’exercice de ses anciens rites, mystérieux il est vrai, mais innocents et même puérils, n’était pas digne de lui attirer l’inimitié d’un clergé sérieux. Les Haïtiens sont fort attachés à cette institution, à cause de la pompe qu’elle déploie dans les funérailles » .

Au début du vingtième siècle, l’œuvre missionnaire des prêtres bretons aborde sa quatrième décennie. Grâce à ses écoles congréganistes, elle a instruit des centaines d’élèves, pénétrés des doctrines catholiques, qui intègrent progressivement la scène politique et intellectuelle. Ce détail peut expliquer, en partie, l’essoufflement du mouvement anticlérical en Haïti à la fin du xixe siècle. La priorité de l’Église catholique n’est plus de combattre la franc-maçonnerie, mais de maîtriser la progression numérique des cultes réformés et de déraciner le vodou. Aussi décide-t-elle de lancer sa première campagne antisuperstitieuse (1896- 1900). Pour prouver au monde entier qu’Haïti n’est pas une terre de « superstition », mais plutôt de « civilisation », d’importantes personnalités intellectuelles et maçonniques prendront part à cette initiative. Au détriment d’une franc-maçonnerie affaiblie, l’Église catholique a réussi à faire valoir sa conception de la « civilisation » en imposant ses propres valeurs dans l’espace public. C’est ainsi que, dans une instruction pastorale de 1899, Mgr Kersuzan déclarait à ses fidèles :

 

« C’est l’Église qui a civilisé le monde ; c’est elle aussi qui perfectionnera la civilisation d’Haïti, en la pénétrant de la morale de l’Évangile » .

 

 

 

Bien sûr je n'adhère pas à toutes ces notes ou fragments de textes. L'on peut comprendre toutes les complexités de cette île si proche de nous.
LES FRÈRES ET HAÏTI

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Publié le par Jean-François Guerry
LIBÉRER LA LUMIÈRE

LIBÉRER LA LUMIÈRE.

 

Libérer la lumière pour rénover le monde. La lumière est présente partout à des degrés divers, elle est parfois oubliée dissimulée mais toujours présente. Quand elle est venue dans le monde, certains plus réceptifs et attentifs l’on accueillie chez eux ouvrant spontanément la porte de leur cœur.

D’autres distraits ou plongés dans le sommeil des ténèbres, les yeux fermés ne l’ont pas vue, ils ne l’ont pas reçue. Mais elle était toujours en eux, leurs Frères par charité ont été leurs passeurs, leurs porteurs de lumière. Tous ces orphelins de la lumière, ces enfants de la veuve sont devenus des enfants de la lumière.

Les étincelles de lumière caressent les colonnes, elles montent au sommet des montagnes, puis elles coulent comme des rivières dans les vallées, se reposent et demeurent dans les camps puis rejoignent l’océan.

Elles illuminent en plein midi les crêtes des vagues jusqu’à l’infini, elles illuminent le monde, les plus petits grains de sel qui donnent du goût à la vie. Les plus frêles étincelles de lumière ont une force immense leur esprit pénètre la matière, la rénove, chasse le mal, elles soulagent le monde, ces étincelles de la vie bonne remplissent de joie les cœurs.

                                            Jean-François Guerry.

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Publié le par Jean-François Guerry
LE PROLOGUE DE JEAN. UNE ÉPIPHANIE ?
Photo de chiragggg sur Unsplash

LE PROLOGUE DE JEAN. UNE ÉPIPHANIE ?

Le prologue de Jean est-il une épiphanie des dieux, ou une hiérophanie une manifestation du sacré ? Une fois le livre ouvert au prologue de Jean le maçon se trouve dans un espace sacré, il est en capacité de recevoir la Lumière, la puissance de la Lumière. Cette Lumière qui irradie les êtres, les éveillent. Certains s’en sont saisit d’autres pas, certains ont reçu sa puissance et d’autres pas. Les hommes qui se sont tournés exclusivement vers la matérialité, se sont éloignés de la lumière de l’esprit. Leurs yeux peu à peu se voilés, incapables de voir. Les démons de la matière ne conférent rien à leur esprit, mais simplement envahissent leur corps.

Ils se sont retrouvés dans l’incapacité de voir la Lumière subtile répandue par les dieux, cette Lumière accessible seulement par les yeux du cœur. Ils ne peuvent absorber la Force du feu divin et l’établir en eux, ceux-là ne sont pas entre les colonnes B et J. Ils sont en dehors du Temple de la Lumière, de la Grande Lumière. S’ils consentent au don au sacrifice, s’ils veulent faire de leur corps un Temple, ils pourront contempler la Lumière du feu divin, aspirer une partie de la Force de ce feu Lumière qui régénère tout. C’est ce feu éternel de la Lumière principielle qui éclaire, illumine et réunit les hommes dans le Temple sacralisé. Alors l’espérance demeure même quand il n’y a plus d’espoir.

                                    Jean-François Guerry.

LE PROLOGUE DE JEAN. UNE ÉPIPHANIE ?
COMMUNIQUÉ
VU SUR LE BLOG DES SPIRITUALITÉS -de J L TURBET.
Colloque l'énergie des lieux sacrés à Lyon les 18 et 19 mai 2024

Publié par La Rédaction sur 7 Mai 2024, 16:30pm

Catégories : #LieuxSacrés,  #Esotérisme,  #Religions,  #Colloque,  #Lyon

Colloque l'énergie des lieux sacrés à Lyon les 18 et 19 mai 2024

Voici un colloque qui pourrait être intéressant sur la géobiologie des lieux sacrés

L'énergie des lieux sacrés

organisé par les éditions Alkémia

Il a lieu à Lyon les 18 et 19 mai prochains

Le mot des organisateurs :

Le colloque sur les Lieux Sacrés a pour but de faire découvrir les Lieux sous une approche ouverte de leurs aspects énergétiques, géométriques, géographiques et symboliques mais aussi dans le cadre du développement intérieur ou de leurs aspects psychospirituels.  

C’est sous cette approche d’universalité des Lieux que nous allons donner la parole à de grands spécialistes en leur domaine. Le but est de proposer des visions différentes mais complémentaires… Certains aborderont le Sujet sous l’Aspect intuitif, d’autres sous l’aspect Géométrique, Symbolique ou énergétique… 

Le tout est de voir que tous ces regards convergent où chacun exprime ce qu’il perçoit au travers de sa propre sensibilité !

La finalité étant de découvrir ces lieux avec un autre regard et de donner des clés pour mieux les aborder ! Dans le colloque interviendront des spécialistes des Lieux Sacrés : Pierre-Alexandre NICOLAS, Alexandre ROUGÉ, Loan MIÈGE, Mathieu LAVEAU, Hervé JOLIVET, Michel Lancelot de FOHET, Éric CHARPENTIER, Didier COILHAC, Aurélie AIMÉ . 

Au contact de ces spécialistes vous serez mis au courant de leurs dernières recherches et découvertes, en avant-première… 

Programme des interventions :

Samedi 18 Mai 2024

8 h 30 : Accueil des participants

9 h 30 : « Activer les Lieux Sacrés » (P-A. NICOLAS) 

11 h : « La Révélation des Pyrénées » (Alexandre ROUGÉ) 

12 h 30 : Pause Repas 

14 h : « Les Esprits de la Nature » (Loan MIÈGE) 

15 h 30 : « Primosophie, le code de la France » (Mathieu LAVEAU)

17 h : Pause café 

17 h 30 : « Les Outils du Géobiologue » (Hervé JOLIVET)

18 h 15 : Temps de Rencontre & de Dédicace avec les auteurs 

 Dimanche 19 Mai 2024

8 h 30 : Accueil des participants - café et viennoiseries de bienvenue 

9 h 15 : « Approche des lieux sacrés par le ressenti intuitif - la Géobiologie du Cœur » (Michel Lancelot de FOHET) 

10 h 45 : pause rapide 

11 h : « Géométrie Mégalithique & Géobiologie » (É. CHARPENTIER)

12 h 30 : Pause Repas

14 h : « Les Monuments Codés » (Didier COILHAC)

15 h 30 : « Lieux Sacrés & Mystérieux de France » (A. AIMÉ)

17 h 15 : « Clôture du Colloque et mots de la fin » 

Lundi 20 Mai 2024

10 h - 12h30 : Pour ceux qui le souhaitent une découverte gratuite de quelques points énergétiques de la colline de Fourvière est proposée… (animée par Pierre-Alexandre NICOLAS - n’hésitez pas à valider votre participation sur le bulletin d’inscription !) 

Bulletin d’inscription au Colloque

J’inscris_____ personne(s) au Colloque Lieux Sacrés  Tarif individuel, Repas inclus : 200 €.  Tarif Duo (2 personnes), Repas inclus : 360 €. 

Vous participez aux deux jours du colloque, repas du samedi midi et du dimanche midi inclus, ainsi que les pauses cafés avec viennoiserie. 

Optez pour la formule de repas que vous souhaitez :  Je souhaite des repas classiques (viande/poisson)  Je souhaite des repas végétariens - - - - - - - - - - - - -  Tarif individuel, sans repas : 180 €.  Tarif Duo (2 personnes), sans repas : 340 €. 

Vous participez aux deux jours du colloque, les repas ne sont pas inclus dans la formule .

Vous devrez sortir du centre Jean Bosco pour manger en extérieur entre 12h30 et 13h30.

Les pauses cafés avec viennoiserie sont, par contre, incluses. - - - - - - - - - - - - - 

Je m’inscris à la visite gratuite du 20 Mai  :   Oui /  Non - - - - - - - - - - - - - Nom, Prénom : ……………………….………...…… Adresse complète : ………………..……...…...…….. …………………………………………...……… Code postal : …..…..Ville : ……….……….…...…..… Téléphone : …………………..…...………....….….. Email : ……………………………………..……… Options de Règlement :  

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