Dies Irae (organisation politique)

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Dies Iræ
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Dies Iræ (abrégé en DI) est une association française nationaliste et catholique traditionaliste de la région bordelaise ayant existé entre 2005 et 2012. Se présentant elle-même comme un « mouvement politique social, enraciné, patriote et altereuropéen », elle privilégiait les actions périphériques et d'« agit-prop » au militantisme politique classique.

L'association Dies Iræ a fait l'objet d'une enquête médiatisée, diffusée sur France 2 en 2010. Attaqués en diffamation par des personnalités catholiques citées dans l'enquête, les journalistes ont été relaxés par la justice.

L'association[modifier | modifier le code]

Dies Iræ est créée en et présidée par Fabrice Sorlin[1], ancien candidat du Front national dans la 7e circonscription de la Gironde lors des législatives de 2007. Selon Fabrice Sorlin, cité par les journalistes du Monde Abel Mestre et Caroline Monnot, l'association Dies Irae propose « des actions de formation, des cours de sport et des distributions de café et gâteaux aux pauvres de la ville »[2]. L’association s’est auto-dissoute en [3].

L'enquête de France 2[modifier | modifier le code]

L'association a été en particulier médiatisée par le reportage « À l'extrême-droite du Père », diffusé sur France 2 dans le cadre du magazine d'investigation Les Infiltrés, le [2],[4]. Selon le reportage, la motivation première de Dies Iræ est de créer des groupes nationalistes et catholiques traditionalistes dans toute la France pour déstabiliser la « démocratie moderne ». L'association bordelaise est présentée comme travaillant à créer des milices autonomes sous la supervision d'un ancien militaire, en s'appuyant notamment sur les Carnets de Turner de William Luther Pierce[5].

Selon l'émission de France 2 et le site Rue89, Dies Iræ serait soutenu par l'abbé traditionaliste Philippe Laguérie, supérieur de l’Institut du Bon-Pasteur, et officiant à l’église Saint-Éloi de Bordeaux depuis la cession de cette église à l’Institut par la mairie de Bordeaux en 2002[4],[6].

Réactions[modifier | modifier le code]

Dies Iræ[2], mais aussi le journal Minute et divers sites d'extrême-droite (catholiques ou non) ont fortement critiqué le reportage les jours précédant sa diffusion, dénonçant une manipulation et un montage trompeur, et ont tenté d'en empêcher la diffusion[7],[8].

Certains propos tenus par les membres de Dies Iræ dans le reportage des Infiltrés sont à tonalité raciste. À ce titre, une enquête est ouverte à la demande d'Alain Juppé, maire de Bordeaux, qui déclare que « les activités de groupuscules fondées sur des théories horrifiantes qui ont été décrites tombent manifestement sous le coup de la loi et nuisent gravement à l'image de notre ville »[9].

Le curé Yannick Vella de l'Église Saint-Éloi et l'abbé Laguerie de l'Institut du Bon Pasteur, personnalités catholiques mises en cause dans l'enquête de France 2, attaquent les journalistes en diffamation après la diffusion du reportage mais perdent leur procès en 2014 : les journalistes sont relaxés[10]. L'appel de ce jugement, pour le volet civil, est rejeté le [11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « DIES IRAE. - Annonce JOAFE parue le 22 octobre 2005 », sur Journal officiel Associations, (consulté le ).
  2. a b et c Abel Mestre et Caroline Monnot, « Dies Irae, un jeune mouvement d'extrême droite », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. « DIES IRAE. - Annonce JOAFE parue le 10 mars 2012 », sur Journal officiel Associations, (consulté le ).
  4. a et b (fr) Reportage des Infiltrés sur le site de France 2
  5. Emmanuel Berretta, «  Quand Capa s'infiltre à "l'extrême droite" de Dieu » », Le Point,‎ (lire en ligne)
  6. Rue89, « Comment Juppé et Sarkozy ont protégé l'Eglise traditionaliste », 29 avril 2010.
  7. « Minute attaque Les Infiltrés », Journal du dimanche,‎ (lire en ligne)
  8. « Les catholiques traditionalistes en campagne contre les "Infiltrés"  », Les Inrocks,‎ (lire en ligne)
  9. « Les Infiltrés : une enquête est ouverte  », Europe 1,‎ 2010< (lire en ligne)
  10. E.P. et AFP, « Bordeaux : Les catholiques traditionalistes ont perdu leur procès contre «Les Infiltrés» », 20 minutes,‎ (lire en ligne)
  11. « « Les Infiltrés » : l’institut du Bon-Pasteur débouté en appel », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )