Socialisme libertaire

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Drapeau de l'anarcho-syndicalisme et du socialisme libertaire.
Le 1er mai 2012, lors de la manifestation Occupy Chicago (en).
Le logo de l'organisation socialiste libertaire norvégienne Motmakt (no).

Le socialisme libertaire est un courant de l'anarchisme qui vise l'instauration d'une société égalitaire et coopérative, par l'abolition de l'État et de la propriété privée des moyens de production et des institutions financières, et fondée au contraire sur l'autogestion politique et économique, la solidarité et la responsabilité individuelle.

La mise en place de l'autogestion économique repose alors essentiellement sur le remplacement de l'ensemble des institutions financières par des mutuelles et sur celui des autres entreprises non individuelles par des coopératives.

L'autogestion politique s'appuie quant à elle principalement sur la démocratie directe, le remplacement du mandat représentatif par le mandat impératif et, quand c'est nécessaire, la nomination d'une assemblée par tirage au sort d'un échantillon large et représentatif plutôt que par l'élection.

L'organisation administrative repose sur un fédéralisme décentralisé dont la structure de base est la commune, étendue au bassin de vie d'une population.

Définitions[modifier | modifier le code]

Le socialisme libertaire est principalement théorisé par Mikhaïl Bakounine et se sépare à sa mort entre communistes libertaires et collectivistes libertaires.

Michel Bakounine (1814-1876).

Le socialisme libertaire regroupe un ensemble de philosophies politiques qui visent à établir une société libre de toute hiérarchie politique, sociale et économique – une société d'où toute institution coercitive, répressive, autoritaire ou violente soit exclue, et dans laquelle toute personne aurait un accès libre et égal à toutes les ressources d'information et de production – ou encore une société dans laquelle de telles institutions seraient réduites au minimum[1].

Dwight Macdonald définit ainsi le socialisme libertaire : « une société sans classe et sans État, dans laquelle la production est coopérative, et où aucun individu n'exerce de domination politique ou économique sur une autre », une société qui « serait jugée à l'aune des possibilités qu'elle offre à l'individu de développer ses talents et sa personnalité »[2].

Cette égalité et cette liberté seraient réalisées principalement à travers l'abolition des institutions d'autorité d'une part, et de la propriété privée d'autre part[3], afin que le contrôle direct des moyens de production soit détenu par l'ensemble de la classe laborieuse.

Le socialisme libertaire prône en cela l'identification, la critique et le démantèlement pratique de toute autorité, conçue comme illégitime dans tous les aspects de la vie sociale. Aussi les socialistes libertaires considèrent-ils que « l'exercice du pouvoir sous quelque forme institutionnelle, qu'elle soit économique, politique, religieuse ou sexuelle – fait autant violence à celui qui l'exerce et celui qui le subit »[4].[précision nécessaire]

Socialisme[modifier | modifier le code]

Le socialisme libertaire est aussi appelé mouvement libertaire ou anarchisme socialiste. Par sa volonté de transformation sociale, le socialisme libertaire fait partie intégrante du socialisme dont il incarne la tendance libertaire[5].

Typologie et nuances[modifier | modifier le code]

Les termes communisme anarchiste et communisme libertaire ne doivent pas être considérés comme synonymes d'anarchiste socialiste[précision nécessaire]. Certains chercheurs utilisent le terme d'anarchisme socialiste comme synonyme d'anarchisme[6].

Les philosophies politiques communément décrites comme proches du socialisme libertaire incluent plusieurs types d'anarchisme (dont l'anarchisme collectiviste, l'anarcho-syndicalisme[7] et certaines formes d'anarchisme individualiste[8]), de mutualisme, d'écologie sociale[9] et de communisme de conseils[10] (ou même le communisme lui-même, comme décrit par Karl Marx ou Lénine comme étape ultime[réf. nécessaire] du socialisme).

Influence et histoire[modifier | modifier le code]

L'anarchisme espagnol a donné de nombreux exemples d'organisations fédératives abouties et opératoires. Des exemples contemporains de socialisme libertaire organisationnel et des modèles décisionnaires pratiques incluent un certain nombre de mouvements anti-capitalistes et anti-globalisation[11] incluant l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) et ses « Conseils de bon gouvernement », et le Réseau Global Indymedia - qui couvre 45 pays sur 6 continents. On peut citer aussi les nombreux exemples de sociétés indigènes dont le système politique et économique peuvent être opportunément décrits comme anarchiste ou socialistes-libertaires, chacun d'eux étant par ailleurs unique et relatif à la culture qui l'engendra[12]. Pour les libertaires, la diversité des pratiques à l'intérieur d'un cadre de principes communs est une preuve de la vitalité de ces principes, de leur flexibilité et de leur force.

Dans un chapitre portant sur l'anarchisme socialiste, l'économiste radical Robin Hahnel présente ainsi la plus grande période d'influence du socialisme libertaire comme s'étendant de la fin du XIXe siècle jusqu'aux quatre premières décennies du XXe siècle : « Au début du XXe siècle, le socialisme libertaire était une force aussi puissante que la social-démocratie ou le communisme. L'Internationale anarchiste de Saint-Imier fondée au congrès de Saint-Imier quelques jours après la séparation entre « marxistes » et « anarchistes » au congrès de La Haye de 1872 perdura comme force active, avec les communistes et les sociaux-démocrates (à l'époque anticapitalistes), en fédérant durablement les énergies diverses d'activistes anti-capitalistes, de révolutionnaires socialistes, de syndicats de travailleurs et de partis politiques pendant plus d'un demi-siècle. Les socialistes libertaires auront ainsi joué un rôle majeur dans les révolutions russes de 1905 et 1917. Les socialistes libertaires ont également joué un rôle prépondérant dans la révolution mexicaine de 1911, et dans la révolution sociale qui se déroula en Espagne en 1936 et 1937 »[13].

Fin XXe et XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Dans une manifestation à Londres le 9 novembre 2011 : « Dites simplement non au gouvernement autoritaire ».

Selon le politologue Francis Dupuis-Déri : « Les principes du socialisme libertaire trouveront à s’incarner au fil des années 1970 et 1980 dans des mouvements sociaux de sensibilité antiautoritaire et antihiérarchique, qui pensent l’organisation militante elle-même comme un espace libre, autonome et autogéré par ses membres, et dans lequel se développe par la délibération un sens du bien commun, de l'égalité et de la liberté. Cette sensibilité continue de s’affirmer dans le mouvement altermondialiste, qui émerge vers la fin des années 1990, à travers ses manifestations de rue spectaculaires, de la bataille de Seattle en 1999 aux mobilisations contre le G8 en Allemagne pendant l’été 2007, ainsi que dans sa structure globale, ses médias alternatifs, sa production artistique et ses camps radicaux en marge des Forums sociaux »[14].

Idées[modifier | modifier le code]

Anarchisme et économie[modifier | modifier le code]

Le socialisme libertaire est une idéologie sujette à différentes interprétations, mais dont le fond commun vise à une distribution des ressources entre les travailleurs dans une perspective foncièrement différente de celle du capitalisme[15]. La théorie économique anarchiste procède de la conjonction optimale des libertés individuelles et la concentration minimale du pouvoir ou de l'autorité. Les socialistes libertaires ayant une forte aversion pour la coercition sous toutes ses formes, ils prônent l'anarchisme comme seule forme constitutionnelle envisageable dans un cadre démocratique véritable[16]. Les options politiques sont conçues pour décentraliser au mieux le pouvoir économique et politique, en général en impliquant la collectivisation à grande échelle des moyens de production. Les socialistes libertaires récusent la légitimité de la plupart des formes de propriété privée économiquement signifiante autant qu'ils considèrent les relations de propriétés et de capitaux comme des formes de domination contraires au principe d'une liberté individuelle conçue comme souveraine[17].

Anticapitalisme[modifier | modifier le code]

La pyramide du système capitaliste, selon l'organisation syndicale Industrial Workers of the World, 1911.

Les anarchistes socialistes posent que lorsque le pouvoir s'exerce, en termes d'une influence économique, sociale ou physique d'un individu sur un autre, sa légitimation échoit à l'autorité détentrice du pouvoir qui devra dès lors justifier de ses actions en tant qu'elles contreviennent à la liberté individuelle[18].

Les socialistes anarchistes considèrent que toute structure sociale devrait être développée par des individus ayant une part égale de pouvoir décisionnaire, l'accumulation du pouvoir économique ou politique dans les mains de quelques-uns nuisant nécessairement au libre exercice de la liberté individuelle de la majorité des individus d'un groupe donné[19].

Pour le dire autrement, quand les principes capitalistes (tout comme ceux du libertarianisme nord-américain) concentrent le pouvoir économique dans les mains de qui possède le plus grand capital, l'anarchisme socialiste vise a contrario à redistribuer équitablement le pouvoir, et partant la liberté, entre les différents membres du corps social[20]. Selon Noam Chomsky, la différence clef entre libertariens et anarchistes de gauche serait que « ceux-ci considèrent que le degré de liberté de chacun est affecté par le pouvoir économique associé, quand les premiers estiment que la liberté n'existe qu'en terme entrepreneurial et réduisent la créativité politique à la liberté d'entreprendre au sens purement économique »[21].

Les anarchistes socialistes estiment que si la liberté doit être valorisée, alors la société doit travailler à un système dans lequel les individus ont un pouvoir plénier autant sur le plan politique qu'économique. Les socialistes anarchistes cherchent à substituer à l'arbitraire de l'autorité la démocratie directe, la liberté d'association et la liberté d'expression, l'autonomie des populations dans tous les domaines de la vie, l'autogestion étant promue enfin comme système universel d'organisation[22], sur le plan communal (politique) comme sur le plan syndical ou fédératif (économie). La plupart des mouvements anarchistes arguent que les syndicats et fédérations de travailleurs devraient gérer les infrastructures industrielles, et que les travailleurs devraient pouvoir directement jouir du produit individuel de leur travail[23]. À ce titre, on distingue entre le concept de propriété privée et celui de possession individuelle. Là où la propriété privée autorise le contrôle individuel et exclusif d'un bien, que celui-ci soit en usage ou non, et ce indépendamment de son potentiel productif, la possession individuelle ne garantit quant à elle aucun droit concernant les biens non utilisés[24]. Un titre de propriété autorise son détenteur à soustraire son bien à l'usage collectif, ou, s'il le désire, de requérir paiement contre son usage : la notion de possession individuelle n'est pas compatible, quant à elle, avec ce type d'« extorsion » ou d'« exploitation. »

Antiétatisme[modifier | modifier le code]

Le socialisme libertaire considère toute concentration de pouvoir comme une source d'oppression, au point d'aboutir à une contestation radicale des principes fondateurs de l'État.

Pratiquement, les anarchistes cherchent à s'organiser en associations volontaires, souvent appelées collectifs ou syndicats, fondés en démocratie directe dans les processus de décision. Certains anarchistes socialistes plaident pour la combinaison de ces institutions à travers l'usage de délégués, récusables et non renouvelables, aux différents niveaux fédératifs[25].

Alors que la plupart des mouvements socialistes insistent sur le rôle de l'État démocratique dans la défense de la liberté et de la justice sociale[26], les socialistes libertaires misent sur les unions syndicales, les assemblées citoyennes, les conseils communaux, les collectivités locales, et autres types de fédérations non-étatiques et décentralisées par nature[27].

Utopisme, structures et dogmatisme[modifier | modifier le code]

Le socialisme libertaire n'a pas été un mouvement utopique, ayant plutôt tendu à éviter la théorisation excessive et les spéculations sur ce que devrait être une société future et idéale, hormis quelques exemples plutôt atypiques tels les spéculations hautes en couleur d'un Charles Fourier (qui n'était pas socialiste libertaire)[pas clair].

Les penseurs socialistes-libertaires considèrent que les changements majeurs ne peuvent être réalisés dans l'immédiat historique, il s'agissait d'abord de conduire un combat permanent pour la mise en place de structures sociales nouvelles, pour qu'une solution soit atteinte à terme selon des voies démocratiques et organiques. Les socialistes libertaires suggèrent que cette focalisation sur l'exploration plutôt que la prédétermination fait leur plus grande force. Ils soulignent par exemple que le succès de la science dans son explication du monde naturel procède de la méthode scientifique et de son insistance structurelle sur l'exploration et l'expérimentation rationnelles, et non sur ses conclusions ni ses prévisions ; ceci quand la plupart des explications dogmatiques des phénomènes naturels s'est presque toujours soldée par l'échec. Leurs détracteurs les accusent souvent de ne pas répondre concrètement aux problèmes qu'ils dénoncent[Qui ?]. Les socialistes libertaires contemporains considèrent qu'une approche méthodologique de l'expérimentation constitue le meilleur moyen de réaliser à terme leur idéal social. Pour eux, les approches dogmatiques de l'organisation sociale sont ainsi autant vouées à l'échec que le sont les explications dogmatiques du fait naturel. L'anarchiste américain Rudolf Rocker déclare ainsi en 1956 : « Je suis anarchiste non parce que je crois que l'anarchisme soit le but suprême, mais parce que le but suprême n'existe pas »[28].

Violence et non-violence[modifier | modifier le code]

Pierre-Joseph Proudhon.

Comme le note Michel Onfray, sur la problématique violence / non-violence, les positions des socialistes libertaires sont contradictoires voire antinomiques[29]. La publication, en 2000, d'un numéro de la revue Réfractions[30] tout entier consacré à ce sujet[31] démontre la prégnance du débat.

Certains anarchistes révolutionnaires prônent la violence comme nécessaire[32] face à la « violence capitaliste » et à la violence étatique, qu'ils considèrent corrélées[33]. Ils l'estiment nécessaire au dépassement et à l'abolition de la société capitaliste[34].

D'autres, tel Pierre-Joseph Proudhon, souvent qualifié de « Père de l'Anarchisme »[35], plaide en faveur d'une révolution non-violente[36]. Pour n'en citer que quelques-uns, William Godwin, Gaston Leval, Étienne de La Boétie, Henry David Thoreau, Anselme Bellegarrigue, Benjamin Tucker, Han Ryner, Émile Armand, Barthélemy de Ligt s'inscrivent dans ce courant non-violent (voir la Petite Anthologie de la révolution non-violente chez les principaux précurseurs et théoriciens de l'anarchisme[37]).

En 1979, dans son étude sur L'Anarchisme au XXe siècle, le professeur Henri Arvon fait la synthèse suivante :

« S’il n’est pas prouvé que la violence est fatalement sécrétée par la pensée anarchiste - elle apparaît plutôt, même chez Bakounine, comme un de ces chemins de traverse que l’impatience révolutionnaire est parfois tentée d’emprunter -, il est, par contre, certain qu’une vision anarchiste conséquente conduit vers le rejet de la violence, vers la non-violence. La récusation de l’autorité fondée sur la violence implique le refus de se servir de la violence fût-ce pour la combattre ; la terreur révolutionnaire ne peut que donner un nouvel élan aux maléfices du pouvoir. L’anarchisme se doit de briser le cercle infernal de la violence[38]. »

Conflit avec le marxisme[modifier | modifier le code]

Dans le contexte du mouvement socialiste européen, les anarchistes sont tenus comme les opposants au socialisme d'État, position incarnée spécialement par un Michel Bakounine devant l'« autoritarisme » des communistes se réclamant du marxisme.

Le socialisme libertaire prôné par la gauche libertaire européenne se distingue radicalement de l'autoritarisme en appelant fondamentalement à la mise en commun des moyens de production, ceci sans l'intermédiaire d'une institution étatique, mais dans une perspective résolument collectiviste de la société, diamétralement opposée en cela au paradigme individualiste et productiviste propre à la tradition philosophique de la pensée de droite, qu'elle soit américaine ou européenne[39]. Comme Noam Chomsky le souligne, « un libertaire cohérent doit s'opposer à la propriété privée des moyens de production et à l'esclavage salarié, inhérent au système qu'elle implique »[40].

En rejetant autant le capitalisme que l'État, les socialistes libertaires se posèrent en opposition avec la démocratie représentative associée au capitalisme autant qu'avec certaines formes autoritaires issues du marxisme, qui apparurent après la division entre anarchistes et marxistes. Même si l’anarchisme et le marxisme partagent le but d'une société sans État, les anarchistes critiquent des marxistes pour leur défense d'une phase transitoire au cours de laquelle les structures d'État sont utilisées aux fins de leur propre dépassement[41]. Néanmoins, des tendances marxistes comme le communisme autonomiste ou le communisme de conseils ont été historiquement proches du mouvement anarchiste[réf. souhaitée]. L’anarchiste Daniel Guérin a proposé un « marxisme libertaire »[réf. souhaitée].

Les mouvances anarchistes sont entrées en conflit avec les forces capitalistes et celles marxistes, parfois au même moment, comme à l'occasion de la révolte ukrainienne dite de la Makhnovchtchina menée par le révolutionnaire anarchiste Nestor Makhno de 1917 à 1923, ou pendant la guerre civile espagnole, même si comme dans cette dernière guerre les marxistes se divisaient entre alliés (POUM) et ennemis (staliniens) des anarchistes[réf. souhaitée]. D'autres persécutions politiques sous des régimes bureaucratiques ont résulté dans un antagonisme historiquement fort opposant anarchistes et marxistes non-léninistes d'un côté, et léninistes de l'autre avec leurs dérivatifs staliniens tels le maoïsme[réf. souhaitée]. Dans l'histoire récente, pourtant, les anarchistes socialistes ont formé des alliances répétées avec des groupes marxistes, léninistes et néo-trotskistes en des coalitions souvent intempestives.[réf. nécessaire]

Une part de cet antagonisme peut être rapporté à l'Association internationale des travailleurs ou Première Internationale, congrès des travailleurs radicaux, où Michel Bakounine, alors représentant les « anarchistes » socialistes, et Karl Marx représentant des collectivistes que les « anarchistes » accusent d'autoritarisme, entrent en conflit ouvert sur plusieurs questions.

Lors du IVe congrès de la Première Internationale de Bâle (6-), on peut apprécier le poids respectif de chacune des sensibilités. À partir de votes sur des motions ou amendements présentés par ces divers « courants », on peut établir le « rapport de force » comme suit[réf. nécessaire] :

  • 63 % des délégués de l'AIT se regroupent sur des textes collectivistes dits « anti-autoritaires » (« bakouninistes »).
  • 31 % se regroupent sur des textes collectivistes dits « marxistes ».
  • 6 % maintiennent leurs convictions mutuellistes (proudhoniens).

L'expulsion de Bakounine et ses suiveurs marque le début d'une longue divergence entre les anarchistes socialistes et les marxistes, ceux-ci étant qualifiés par ceux-là d'« autoritaires ».

Citation[modifier | modifier le code]

« C'est parce que l'homme est si dangereux pour l'homme que le socialisme libertaire ne base pas les rapports humains sur l'autorité des uns et l'obéissance des autres, mais sur l'association d'individus égaux en dignité et en droit. » (Ernestan, Valeur de la liberté, 1952) »

« En ceci, le but d'une société et d'une économie libertaires constitue tout à la fois une réaffirmation et un approfondissement du but originellement poursuivi par la plupart des réunions humaines. Or ce but de bien-vivre pour tous est irréalisé, puisqu'irréalisable, par toute société et économie fondées sur l'institutionnalisation, la légitimation et la reproduction de rapports de domination entre les êtres humains. C'est le cas en particulier des sociétés actuelles dont l'économie est de type capitaliste. (Frédéric Antonini, Pour une économie libertaire, 2019, p. 20-21.) »

Socialisme libertaire dans le monde[modifier | modifier le code]

  • Égypte. Le Mouvement socialiste libertaire est fondé, au cœur de la révolution égyptienne, le au Caire[42].

Socialistes libertaires[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Socialiste libertaire.
Le Libertaire, Journal du mouvement social édité par Joseph Déjacque, New York, n° 25, 17 août 1860.

Cités dans « Le Maitron » [43].

Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

Georges Renard, Socialisme libertaire et anarchie, Revue socialiste, 1890.

Articles[modifier | modifier le code]

  • Petra de Vries, Le Socialisme libertaire hollandais et la prostitution à la fin du XIXe siècle, journée d’étude Socialisme et sexualité, , Dijon, université de Bourgogne, texte intégral.

Bibliographie sur la section violence / non-violence[modifier | modifier le code]

Vidéos[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. David Bake, "Prospects for libertarian socialisme", Zmag, juin 2005.
  2. (Le socialisme sans le progrès, La lenteur, 2011, p. 33)
  3. Mendes, Silva. Socialismo Libertario ou Anarchismo, vol. 1 (1896) : "La société devrait être libérée à travers l'affiliation fédérative spontanée du genre humain à la vie, basée sur la communauté du sol et des moyens d'échange ; l'Anarchie serait l'égalité par l'abolition de la propriété privée et la liberté par abolition de l'autorité
  4. (en) Martha A. Ackelsberg, Free Women of Spain : Anarchism and the Struggle for the Emancipation of Women, Oakland, AK Press, , 286 p., poche (ISBN 978-1-902593-96-8, LCCN 2003113040, lire en ligne), p. 41
  5. Le socialisme libertaire, enfin, incarné par Fournière et Malon, refuse à la fois l’économie marxiste et l’économisme libéral, la propriété coopérative permettant le développement des individualités., Édouard Jourdain, L'Anarchisme, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2013, 125 pages présentation en ligne.
  6. Ross, Dr. Jeffery Ian. ‘Controlling State Crime’ Transaction Publishers (200) p. 400
  7. (en) Franwa Sims, The Anacostia Diaries As It Is, Lulu Press, , p.160
  8. Porton, Richard. ‘Film and the Anarchist Imagination’ Verso (1999) p. 38)
  9. Bookchin, Murray. 'Post-Scarcity Anarchism' AK Press (2004) p. xl
  10. Chomsky, Noam. 'Chomsky on Democracy and Education' Routledge (2002) p. 133
  11. Purkis, Jon. Bowen, James. 'Changing Anarchism' Manchester University Press (2004) p. 165, 179
  12. David Graeber. "Fragments of an Anarchist Anthropology" Prickly Paradigm Press (2004) p. 22-23, 26-29
  13. Robin Hahnel, Economic Justice and Democracy, Routledge Press, p. 138.
  14. Francis Dupuis-Déri, Herbert Marcuse altermondialiste ? Penser l’opposition radicale à la mondialisation néolibérale, in La beauté est dans la rue - Mai 68 au présent, Variations, printemps 2008, p. 62.
  15. Brooks, Frank H. The Individualist Anarchists: An Anthology of Liberty Transaction Publishers (1994) p. 75
  16. Spiegel, Henry. The Growth of Economic Thought Duke University Press (1991) p. 446
  17. Paul, Ellen Frankel et al. Problems of Market Liberalism Cambridge University Press (1998) p. 305
  18. Chomsky, Noam. Language and Politics AK Press (2004) p. 775
  19. Brown, Susan. The Politics of Individualism Black Rose Books (2003) p. 117
  20. Le socialisme libertaire, enfin, incarné par Fournière et Malon, refuse à la fois l’économie marxiste et l’économisme libéral, la propriété coopérative permettant le développement des individualités., Célia Poulet, « Édouard Jourdain, L’anarchisme », Lectures (en ligne), Les comptes rendus, 2013, 7 février 2013, lire en ligne.
  21. Chomsky, Noam. Radical Priorities: Expanded Third Edition Black Rose Books (1985) p. 30-31
  22. Harrington, Austin, et al. Encyclopedia of Social Theory Routledge (2006) p. 50
  23. Lindemann, Albert S. A History of European Socialism Yale University Press (1983) p. 160
  24. Ely, Richard et al. Property and Contract in Their Relations to the Distribution of Wealth The Macmillan Company (1914)
  25. Bookchin, Murray. Social Anarchism Or Lifestyle Anarchism AK Press (1995) p. 71-72
  26. « The essence of Socialism [can be defined] as the advocacy of communal ownership of land and capital. Communal ownership may mean ownership by a democratic State, but cannot be held to include ownership by any State which is not democratic. », in Proposed roads to freedom. Socialism, Anarchism and Syndicalism, Henry Holt and Company, édition de 1919, page 10
  27. Socialisme libertaire, « ★ Fédéralisme et autonomie chez les anarchistes », sur Socialisme libertaire, (consulté le )
  28. Rudolf Rocker, The London Years, 1956
  29. Mais du Proudhon défendant la guerre à Lecoin l'antimilitariste, du Bakounine optant pour la violence révolutionnaire au Sébastien Faure préférant la conviction militante par les conférences (…), Michel Onfray, L’Eudémonisme social, Contre-histoire de la philosophie,- Tome 5, Grasset, 2008 Lire en ligne.
  30. Revue Réfractions, recherches et expressions anarchistes, Site officiel.
  31. Collectif, Violence,contre-violence, non-violence anarchistes, revue Réfractions, n°5, printemps 2000, Lire en ligne.
  32. Manolo Daban, La violence révolutionnaire est-elle nécessaire ?, revue Contretemps, 2011, Lire en ligne.
  33. La violence révolutionnaire a le droit imprescriptible de s'opposer à la violence réactionnaire qui l'a engendrée, Henri Arvon, L'Anarchisme au XXe siècle, PUF, 1979, Lire en ligne.
  34. La violence révolutionnaire est pensée comme un mal nécessaire, qui va avec les mouvements sociaux, quels qu'ils soient., collectif, Révolution, lutte armée et terrorisme, L'Harmattan, Paris, 2006 Lire en ligne.
  35. Alain Bergounioux, Proudhon entre anarchisme et socialisme, La Revue socialiste (revue de réflexion du Parti socialiste), 1 octobre 2010, lire en ligne.
  36. Chez les penseurs tels que Proudhon, Godwin, Bakounine ou Stirner, la doctrine anarchiste est essentiellement éthique, sans violence ; elle prône l'édification d'une société capable d'harmoniser (…), Revue générale pour l'humaniste des temps nouveaux, numéros 1 à 5, p. 108, éditions L'inconnu, 1980 Lire en ligne.
  37. Anarchisme. Violence. Non-Violence. Petite Anthologie de la révolution non-violente chez les principaux précurseurs et théoriciens de l'anarchisme, anthologie de Xavier Bekaert, 2000, Éditions du Monde libertaire et Éditions Alternative libertaire (Belgique) (une vingtaine de théoriciens anarchistes y sont passés au crible), Voir en ligne et Lire en ligne
  38. Henri Arvon, L'Anarchisme au XXe siècle, PUF, 1979, Extraits en ligne.
  39. Bookchin, Murray. The Modern Crisis Black Rose Books (1987) p. 154–55
  40. Noam Chomsky et Carlos Otero, Radical Priorities, AK Press, 2003, p. 26.
  41. (en) Alan Carter, « Anarchism : Some Theoretical Foundations », Journal of Political Ideologies, 16 (3),‎ , p. 245-264 (lire en ligne)
  42. Égypte : Mouvement socialiste libertaire, anarkismo.net, 2011, lire en ligne.
  43. notices biographiques
  44. Irène Pereira, L'anarchisme : une introduction, Nonfiction, 24 mars 2013, notice.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]