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Sécurité : Emmanuel Macron dégaine un plan tous azimuts et se projette au-delà de 2022

Le chef de l'Etat a dévoilé ce mardi à Roubaix les conclusions du « Beauvau de la sécurité ». Il promet pour le budget de 2022 un effort supplémentaire de près de 1,5 milliard d'euros. Une loi de programmation pour « penser la police de 2030 » sera présentée au début de l'an prochain.

Emmanuel Macron a clôturé ce mardi à Roubaix le Beauvau de la sécurité.
Emmanuel Macron a clôturé ce mardi à Roubaix le Beauvau de la sécurité. (Ludovic MARIN/various sources/AFP)

Par Isabelle Ficek

Publié le 14 sept. 2021 à 17:21Mis à jour le 14 sept. 2021 à 17:37

« Historique », « sans précédent », « radical »… Emmanuel Macron manquait de superlatifs pour qualifier, mardi à Roubaix, la stratégie qu'il compte mettre en oeuvre pour les forces de sécurité intérieure l'an prochain et au-delà. Le chef de l'Etat, qui clôturait le « Beauvau de la sécurité », revendique comme objectif « le droit à la vie tranquille » de tous. Un thème toujours important pour une campagne présidentielle.

« Ce sont des réponses super cash aux maux de la police et de la sécurité publique depuis trente ans », vantait un conseiller à l'issue du discours, non sans penser aux adversaires d'Emmanuel Macron pour la présidentielle et d'abord au président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand , présent à Roubaix.

Aller plus loin

Souvent accusé de « laxisme », Emmanuel Macron a d'abord voulu défendre son bilan en la matière, rappelant la hausse des moyens, les créations de postes… et les résultats. « Nous sommes aujourd'hui mieux armés juridiquement, humainement, techniquement », a-t-il martelé. Une manière de répondre à ceux qui disent qu'il a attendu le « Beauvau de la sécurité » pour agir.

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Il a ainsi promis des « changements radicaux » sur la procédure pénale, loin des « propos d'estrades » et de la « démagogie magique »… Il a confirmé que les rappels à la loi, jugés inutiles et chronophages pour les forces de l'ordre, seraient supprimés. Et que les amendes pénales forfaitaires s'étendraient à partir d'octobre à l'occupation illicite de terrains par les gens du voyage et à l'occupation illicite des halls d'immeuble.

Il a également lancé un chantier de plus long terme -une esquisse de programme présidentiel- en demandant au Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti de travailler à une réécriture du Code de la procédure pénale pour une « simplification drastique ». De quoi, espère-t-il, lutter contre le sentiment chez les Français d'un « Etat impuissant. »

« Doubler la présence policière »

Enfin, une loi de programmation pour les sécurités intérieures (Lopsi) sera présentée en janvier 2022 par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour « penser la police et la gendarmerie de 2030 ». « La nation est aux côtés de sa police et de sa gendarmerie, pas en mots mais avec des engagements concrets », a fait valoir le chef de l'Etat, même si ce texte ne pourra être voté avant la fin du quinquennat.

Face à ces engagements, il a exprimé des « exigences » : « Plus de bleu sur le terrain ». Promesse spectaculaire qui enjambe la présidentielle, Emmanuel Macron s'est engagé à doubler la présence policière sur le terrain d'ici à dix ans, via des créations de postes, moins de travail administratif mais surtout un « réexamen du temps de travail et des cycles horaires ». Un chantier potentiellement explosif que doit conduire Gérald Darmanin jusqu'en janvier prochain.

Autre exigence : que la plainte en ligne soit mise en place dès… 2023. Enfin, face aux critiques sur les inspections générales de la police et de la gendarmerie (IGPN et IGGN), Emmanuel Macron a annoncé la création d'une « instance de contrôle parlementaire des forces de l'ordre. »

« Discours de candidat »

« Quand on aime les forces de l'ordre, on ne leur passe pas tout », a-t-il prévenu en répétant toutefois à de nombreuses reprises les avoir « entendus » sur les « urgences » pour les moyens . C'est ainsi près de 1,5 milliard supplémentaire qui sera dégagé pour le budget 2022, soit 900 millions déjà annoncés par le Premier ministre et 500 millions pour la mise en place de premières mesures du « Beauvau », qui contient aussi un plan formation.

Présents à Roubaix, Xavier Bertrand et le député LFI Ugo Bernalicis ont tous deux raillé un « discours de candidat ».

Isabelle Ficek (Envoyée spéciale à Roubaix)

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