CE N'EST PAS la salle du Jeu de paume, mais la salle Colbert de l'Assemblée nationale : la Convention pour la VIe République (C6R) d'Arnaud Montebourg tenait sa première assemblée générale, samedi 8 décembre, dans un bâtiment annexe du Palais-Bourbon. Au mois de mai, le député (PS) de Saône-et-Loire lançait un « appel à la rupture » avec la Ve République. Aujourd'hui, la C6R revendique « près d'un millier » d'adhérents : des comités locaux ont été créés à Montpellier (Hérault), Grenoble (Isère), Lorient (Morbihan), Besançon (Doubs), Bordeaux (Gironde), ou encore en banlieue parisienne, dans l'Essonne. Samedi, les adhérents devaient voter une trentaine de propositions visant à fonder une « nouvelle République ». « Arnaud, tu lances ton parti ? », avait ironisé le président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault. Un pied dans le PS, qui l'a récemment inclus dans l'équipe de députés chargés de « riposter » à la droite ( Le Monde du 15 novembre), un pied dehors, quand il critique le « vide » d'idées dans « tous les partis », M. Montebourg espère créer, à travers la C6R, un « groupe de pression » sur le modèle d'Attac. Il compte aussi ramener des abstentionnistes vers les urnes.
A l'heure où démarre la campagne du PS, le député continue de faire entendre sa petite musique... dissonante : la « Constitution de la VIe République » se lit comme le prolongement des initiatives qu'il a prises depuis son élection, en 1997, avec les fidèles François Colcombet (PS, Allier) et Jean Codognès (PS, Pyrénées-Orientales). En 1998, les « trois mousquetaires » avaient mené tambour battant la commission d'enquête sur les tribunaux de commerce, qui a débouché sur trois projets de loi - adoptés en première lecture au mois de mars. Huit mois plus tard, protestant contre l' « enterrement » de la réforme, ils ont lancé une pétition à l'Assemblée, recueillant les signatures de 102 députés de gauche. Résultat : le premier ministre s'est engagé à soumettre les projets de loi au Sénat, en janvier 2002, pour qu'ils puissent être adoptés avant la fin de la session.
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