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A gauche, les partisans du non ont tenu meeting au Zénith

Plusieurs milliers d'opposants de gauche au traité européen se sont rassemblés, jeudi soir 14 avril à Paris, pour scander un "non d'espoir" en réponse à l'entrée en campagne de Jacques Chirac en faveur du "oui".

Le Monde avec Reuters

Publié le 14 avril 2005 à 22h36, modifié le 15 avril 2005 à 15h31

Temps de Lecture 3 min.

Plusieurs milliers d'opposants de gauche au traité européen se sont rassemblés, jeudi soir 14 avril à Paris, pour scander un "non d'espoir" en réponse à l'entrée en campagne de Jacques Chirac en faveur du "oui". Sur la scène du Zénith, les ténors du non ont dénoncé "l'erreur politique" du chef de l'Etat qui a choisi, selon eux, de participer à un débat télévisé dont "tous les dés sont pipés". "C'est un meeting de la France d'en bas pendant que Chirac organise un 'show people' à l'Elysée", a lancé José Bové, ex-chef de file de la Confédération paysanne.

"Le non rassemble la gauche, il est joyeux et pour l'instant, nous avons le vent en poupe", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, qui a bravé l'interdit du Parti socialiste pour animer le camp du non. "Cet instant, c'est que du bonheur, ça sent bon la gauche. Il y a quelque chose dans l'air qui fait que le non est un non joyeux", a-t-il insisté.

Plus de 6 000 personnes, selon les organisateurs, se sont pressées sous le chapiteau du Zénith pour "amplifier" la campagne contre la "Constitution Giscard", déjà dopée par une vague de sondages confirmant son avance en vue du référendum du 29 mai.

Outre José Bové, Marie-George Buffet (PCF), Jean-Luc Mélenchon (PS), Francine Bavay (Verts), Olivier Besancenot (LCR) et Georges Sarre (MRC) se sont succédé à la tribune pour cette mobilisation de la "mosaïque du non de gauche". De nombreux animateurs des luttes sociales, lycéens, personnels de santé et syndicalistes, ainsi que des artistes ont également pris la parole pour marquer leur volonté de donner un "coup d'arrêt à l'Europe libérale" et de construire "une autre Europe".

"LE PEUPLE EST DE RETOUR"

"Nous ne sommes pas des marchandises ! ", a martelé l'élue écologiste Francine Bavay, qui a également fait fi des consignes de la direction des Verts après le scrutin interne en faveur du oui. "Ce qu'on essaie de faire passer pour une Constitution ne vise qu'à pérenniser les politiques libérales", a-t-elle lancé, soulignant "l'importance de l'enjeu pour la société".

Olivier Besancenot, lui, a dénoncé une "Europe qui veut être plus royaliste que le roi" en voulant battre les Etats-Unis sur leur propre terrain, "le terrain libéral". Très applaudi, le porte-parole de la LCR a estimé que la victoire du non en France permettrait d'établir un nouveau rapport de forces sur le terrain social et d'amorcer un nouveau départ pour "une gauche cent pour cent à gauche".

"Il y a un refus de l'Europe telle qu'on veut nous la vendre. Il faut dire non pour pouvoir dire oui après", a lancé la chanteuse Juliette, dans un message vidéo.

"Le peuple est de retour", a renchéri Jean-Luc Mélenchon en insistant sur le chemin parcouru par la "convergence de gauche" qui ne "s'est pas brisée sur la diversité de ses composantes".

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Les ténors du "non" avaient auparavant dénoncé la "mise en scène" télévisée de Jacques Chirac qui fait insulte, selon eux, "à l'intelligence des Français". "Il est en train de faire une grave erreur, il montre la façon dont il conçoit la politique en se moquant des Françaises et des Français. En réalité, la Constitution ne l'intéresse pas", a estimé José Bové. L'ancien leader paysan a souligné la "triple erreur" du président de la République, qui a choisi de débattre à l'Elysée avec un panel de jeunes "triés sur le volet" et avec le renfort d'animateurs de télévision.

Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, a prédit que le chef de l'Etat obtiendrait le contraire de l'effet escompté et qu'il ne ferait que renforcer le camp du non. "Tout le monde va se rendre compte que, quand on est de gauche, on ne peut pas défendre un projet de traité qui est quelque part le 'bébé' de Chirac". Elle a aussi ironisé sur les "perles" de Jacques Chirac évoquant le spectre du "mouton noir" et a expliqué avoir "sacrifié deux camarades" pour être informée des interventions du chef de l'Etat sur TF1.

Jean-Luc Mélenchon a, lui, estimé que l'intervention du président de la République se réduirait à "un festival de bêtises et de poncifs". "Un débat sans contradicteurs, il fallait y penser. De toutes façons, quelque précaution qu'il prenne, le 29 mai, il lui faudra rencontrer le peuple lui-même dans les urnes".

Le Monde avec Reuters

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