Bové en campagne auprès des collectifs antilibéraux

L'altermondialiste attendu à leur réunion ce week-end à Montreuil.
par Pascal VIROT
publié le 20 janvier 2007 à 5h34

Deuxième test pour Bové. Alors qu'il est en passe de réussir le premier ­ vendredi, la pétition en faveur de sa candidature à l'Elysée dépassait les 21 000 signatures ­, il est attendu ce week-end à Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour une réunion nationale des collectifs antilibéraux.

Après les décisions de la LCR et du PCF de lancer leur candidat respectif dans la course à l'Elysée, ces collectifs, nés dans la foulée du non au référendum européen de 2005, restent orphelins d'une incarnation. La candidature du paysan altermondialiste sera, à coup sûr, longuement évoquée durant ces deux jours. Dans une ambiance sans doute bien plus apaisée que celle de la réunion de l'Ile-Saint-Denis, en décembre, qui avait vu les participants se déchirer entre pro et anti-Buffet.

José Bové semble prêt à franchir le pas et attendre beaucoup du «Bovéthon». «Si le week-end se passe bien, c'est important, explique son entourage. Si on en reste à des considérations alambiquées pour ne fâcher personne et n'entraîner personne, on peut faire sans.» Et s'appuyer sur «la dynamique populaire»,«aussi importante» que les collectifs...

Ce week-end, les débats devraient tourner autour d'une interrogation : faut-il ajouter de la confusion à la gauche du PS en présentant un troisième candidat ? Malgré «le succès» de la pétition pro-Bové, Christian Picquet, dirigeant de la LCR, mais minoritaire dans son parti, se dit «assez réservé» sur cette candidature si elle ne s'accompagne pas d'un retrait de Marie-George Buffet et d'Olivier Besancenot. «S'il n'y a pas de consensus autour de Bové, sa candidature n'engagera pas les collectifs.» Et la pression «populaire» risque de ne pas être suffisante pour faire reculer la communiste et le trotskiste...

«Même avec 20 000 signataires, Bové sera-t-il capable de faire plier la Ligue et le PCF en un mois ? J'en doute», notait récemment Clémentine Autain (apparentée communiste). D'ailleurs, Bové a reçu une fin de non-recevoir des deux candidats, à qui il proposait, plus ou moins, de se désister en sa faveur. D'autres voix se sont fait entendre pour critiquer une éventuelle candidature Bové. Les «poids lourds» du rassemblement antilibéral redoutent «l'éparpillement» et les «divisions» qu'elle ne manquerait pas de susciter. D'autant que l'espace politique à la gauche du PS n'est pas extensible à l'infini : en 2002, les candidats trotskiste et communiste avaient totalisé à eux deux 13,8 % des voix.

Un point semble en tout cas acquis : les collectifs veulent durer au-delà des échéances électorales. Il est prévu que des états généraux soient organisés à l'automne afin, selon l'expression de Christian Picquet, de rendre ce rassemblement «durable». Et concurrent du PCF et de la LCR ?

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