FN : pour Ciotti, la "faillite d'une entreprise familiale"

Les politiques ont réagi à la violente querelle qui agite le Front national, y voyant la démonstration que le parti d'extrême droite ne peut gouverner.

Source AFP

Temps de lecture : 3 min

Manuel Valls, le Premier ministre, a réagi en marge d'un déplacement à Poitiers. Cette querelle interne "montre que le FN n'a en rien changé" et continue de soutenir des thèses "nauséabondes". "Il n'y a pas de place dans notre pays pour l'invective, pour la violence, ce que nous avons vu le 1er mai dernier" lors du traditionnel défilé du Front national à Paris. "Au cours de la campagne des départementales, des dizaines de candidats du Front national ont tenu des propos antisémites, racistes, homophobes, sexistes. Et, eux, ils ne sont pas sanctionnés !" a-t-il poursuivi en référence aux poursuites disciplinaires engagées par le bureau exécutif du parti contre Jean-Marie Le Pen pour ses déclarations. "C'est ça, le FN ! Il faut qu'on déchire une fois pour toutes le masque de cette réalité", a conclu le Premier ministre.

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Brice Hortefeux (UMP) a estimé sur France Info que "le Front est moins national que familial parce qu'aujourd'hui les hostilités sont d'une violence incroyable". "Une violence inédite dans la vie politique, révélatrice des tensions, des haines petites et grandes qui règnent au sien de cette famille", a-t-il commenté. "Voilà une formation qui aspire à diriger le pays et qui n'est pas capable de mettre d'accord deux membres d'une même famille", a-t-il insisté.

Luc Chatel (UMP), ex-ministre de l'Éducation, a estimé, alors que Jean-Marie Le Pen assurait qu'il serait "scandaleux" que sa fille accède à l'Élysée, qu'il aurait "aimé qu'il ait du flair un petit peu plus tôt". Il voit dans cet épisode "le résultat de quarante ans de haines exacerbées". "Quand vous avez prôné la haine pendant quarante ans, vous finissez par vous l'appliquer à vous-même. Le masque est tombé, on a vu le vrai visage du FN. On a l'impression que le père dit tout haut ce que les militants pensent tout bas, mais que la fille veut cacher", a résumé l'élu de Haute-Marne.

Éric Ciotti (UMP). Le député et président du conseil départemental des Alpes-Maritimes Éric Ciotti assure qu'il s'agit de "la faillite d'une entreprise familiale". "Cela va contribuer à faire dégonfler cette illusion, cette bulle médiatique, cette tromperie qui abuse les Français", a-t-il dit sur LCI et Radio Classique.

Christian Estrosi (UMP) a jugé que Marine Le Pen, présidente du FN, était "sans doute pire" que son père Jean-Marie. Sur France 2, le député-maire de Nice a commenté la suspension la veille du fondateur du FN par le bureau exécutif du parti sous la houlette de sa fille Marine : "Tout ça pour ça ! C'est un jeu de postures, c'est un jeu d'impostures. On sait très bien qu'une suspension n'est pas une exclusion, on vous fait sortir par la grande porte pour vous faire revenir par la porte de service."

Bruno Gollnisch (FN), historique du Front national, s'est dit "attristé et stupéfait" sur RMC. "Moi, ce qui m'intéresse, c'est la question politique. Je lis, j'entends dire que les comportements de Jean-Marie Le Pen, ses propos seraient contraires à la ligne politique, aux valeurs du Front national. Mais quand je pose la question de la ligne politique, on m'assure que rien n'a changé. C'est ça qu'il faudrait clarifier. Si ça a changé, il faut le dire, dire clairement en quoi."

Wallerand de Saint-Just (FN) a qualifié cette décision de "courageuse". "La situation est très difficile pour Marine Le Pen, a cependant admis l'avocat au Huffington Post, mais elle est consciente de son devoir. Et cela ne date pas d'hier." Pour lui, alors qu'un congrès extraordinaire doit se dérouler dans les trois mois pour décider d'une "rénovation plus complète des statuts", "la question du changement de nom" du parti "est sur la table, mais ce n'est pas encore tranché".


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Commentaires (2)

  • Anderssen

    L'implosion du FN était annoncé depuis quelques temps et, c'est bien la première fois que je vais être d'accord avec le patriarche : la c-victoire de sa fille en 2017 serait scandaleuse, en effet ! Luc Chatel a eu la présence d'esprit de dire que Le Pen aurait dû y penser avant", bref, cette Saga familiale à rebondissements nous promet certainement d'autres épisodes. Et si "il ne faut pas se moquer du malheur des autres", on peut quand même bien en rigoler (sans se moquer... )

  • y

    Tous les partis sont en pleine déroute, en pleine décadence.
    Que chaque parti balaie devant sa porte.