Pierre Juquin

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Pierre Juquin
Illustration.
Pierre Juquin en 2010.
Fonctions
Député français

(8 ans, 1 mois et 20 jours)
Élection 11 mars 1973
Réélection 19 mars 1978
Circonscription 3e de l’Essonne
Législature Ve et VIe (Cinquième République)
Groupe politique COM
Prédécesseur Jacques Mercier
Successeur Claude Germon

(1 an, 1 mois et 27 jours)
Élection 12 mars 1967
Circonscription 3e de l’Essonne
Législature IIIe (Cinquième République)
Groupe politique COM
Prédécesseur Création de la circonscription
Successeur Jacques Mercier
Biographie
Date de naissance (94 ans)
Lieu de naissance Clermont-Ferrand
Nationalité Française
Parti politique PCF (1959-1987)
NGSEA (1988-1989)
ARV (1989-1991)
LV (1991-2010)
EÉLV (depuis 2010)
Syndicat SNES-FSU
Diplômé de École normale supérieure
Profession Professeur agrégé

Pierre Juquin, né le à Clermont-Ferrand, est un homme politique français.

Membre du Parti communiste français, il siège à deux reprises à l'Assemblée nationale, comme député de la troisième circonscription de l'Essonne, entre 1967 et 1981.

Exclu du PCF en 1987, il se présente à l'élection présidentielle de 1988 avec le soutien du Parti socialiste unifié et la Ligue communiste révolutionnaire : il arrive en septième position avec 2,1 % des suffrages exprimés, derrière le candidat du PCF, André Lajoinie (6,8 %).

Il participe dans la foulée à la fondation de l'Alternative rouge et verte, puis rejoint Les Verts et Europe Écologie Les Verts.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines, études et formation[modifier | modifier le code]

Pierre Juquin est le fils d'un employé de la SNCF.

Il est admis à l'École normale supérieure en 1951 et obtient l'agrégation d'allemand[1] en 1955, classé deuxième sur quinze[2].

Carrière d'enseignant[modifier | modifier le code]

Il enseigne d'abord au lycée Marcel Roby à Saint-Germain-en-Laye en 1958 puis au lycée Lakanal de Sceaux de 1959 à 1966.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Condisciple à l'ENS d'Emmanuel Le Roy Ladurie, il adhère au Parti communiste français et se distingue, dès 1959, lors de la campagne pour les élections municipales. Membre du comité fédéral de la Seine-Sud, fédération dont relevait son lycée, il fait alors la connaissance de Georges Marchais et entre en mai 1964, lors du XVIIe congrès, au comité central du PCF comme membre suppléant. Il défend durant cette période la ligne orthodoxe, notamment lors des affrontements au sein de l'Union des étudiants communistes. Militant au Syndicat national des enseignements de second degré, il participe activement à la prise de la majorité par les communistes à son congrès de 1967. Il devient titulaire du comité central à l'issue du XVIIIe congrès en janvier 1967.

Il est élu député de la troisième circonscription de l'Essonne en 1967, avant d'être battu en juin 1968. Il retrouve son siège en 1973 et le conserve jusqu'en 1981. Comme député, il fait partie en 1976 des parlementaires qui saisissent le Conseil constitutionnel pour obtenir l'invalidation de la loi autorisant la visite des véhicules en vue de la recherche et de la prévention des infractions pénales[3].

Il intègre comme suppléant le bureau politique du comité central en 1979 lors du XXIIIe congrès et devient membre titulaire lors du congrès suivant en 1982. Il prend entre-temps la tête du bureau de presse et d'information, chargé de la propagande.

Représentant le courant « rénovateur », il entre publiquement en désaccord avec la direction à l'occasion du XXVe congrès du PCF de février 1985. Il propose une orientation nouvelle pour le parti et la gauche : « Le socialisme sera autogestionnaire ou ne sera pas. » Il n’est pas réélu au bureau politique, mais reste membre du comité central et se voit confier la direction de la section de l’action pour la paix et le désarmement[4].

Il démissionne du Comité central en en déclarant vouloir travailler pour la naissance d’un mouvement capable de rassembler les sympathisants de gauche ne se reconnaissant pas dans le PCF ou dans le PS[4]. Il est finalement exclu du PCF en octobre 1987[5], après avoir annoncé se présenter comme candidat à l'élection présidentielle de 1988, soutenu par le Parti socialiste unifié, la Ligue communiste révolutionnaire, la Fédération pour la gauche alternative et une minorité des militants de SOS Racisme[6],[7],[8]. Il est alors « le porte-drapeau d'un mouvement où cohabitent d'anciens membres du PCF, des trotskistes, des écologistes et des inorganisés. » Malgré les nombreux comités d'initiative et de soutien (CIS) qui se créent en France à cette occasion, il obtient 2,10 % des suffrages exprimés au premier tour (contre 6,76 % pour le candidat du PCF, André Lajoinie)[9],[10].

Pierre Juquin poursuit sa réflexion sur la crise du communisme et choisit d'encourager une écologie socialiste aux côtés de Carlos Antunes et Wilfried Telkämper. Le , son mouvement issu de l'élection présidentielle, Nouvelle gauche pour le socialisme, l'écologie et l'autogestion, fusionne pour créer l'Alternative rouge et verte[11]. Il adhère aux Verts en 1991[12]. En 2006, au cours de la primaire socialiste, il appelle à voter pour Laurent Fabius[13], mais annonce publiquement son refus de soutenir Ségolène Royal. Lors des élections régionales de 2010 en Auvergne, il s’est engagé en tant que président du comité de soutien de la liste Europe Écologie conduite par le naturaliste Christian Bouchardy[14].

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

À l’Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

Au sein du PCF[modifier | modifier le code]

  • Devient membre suppléant du comité central du Parti communiste français en 1964, puis membre titulaire en 1967.
  • Devient membre suppléant du bureau politique du comité central en 1979, puis membre titulaire en 1982 ; est alors porte-parole du parti[18], responsable du bureau de presse et information et de la propagande.
  • Exclu du bureau politique en 1984 et du PCF en 1987.

Autres[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • 2009 : il est le personnage central du documentaire sur l'Auvergne Terre d'usage de Marc-Antoine Roudil et Sophie Bruneau[29].

Citations[modifier | modifier le code]

En tant que porte-parole de l'évolution du Parti communiste français sur la question homosexuelle, on lui doit quelques déclarations :

  • « La couverture de l'homosexualité ou de la drogue n'a jamais rien eu à voir avec le mouvement ouvrier. L'une et l'autre représentent même le contraire du mouvement ouvrier[30],[31]. » (1972)
  • « L'homosexualité existe. Sa nature fait encore l'objet d'études et de controverses scientifiques. Elle englobe des phénomènes complexes touchant à la connaissance de l'être humain. Les jugements moraux portés sur elle varient beaucoup selon les civilisations : que l'on songe à l'Inde ou à la Grèce antique[32]. » (1977)

Il fut invité à une émission Apostrophes de Bernard Pivot qui avait pour thème principal la tolérance. À la demande du journaliste à chaque invité, au début de l'émission, d'une définition de l'intolérance, Juquin répond :

« C'est le refus de reconnaître la liberté des autres, c'est-à-dire leur droit à exister différemment. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fiche personnelle sur le site du Who's who. Consulté le 08/02/2010.
  2. Site Les lauréats de l'agrégation.
  3. Texte de la décision n°76-75 du 12 janvier 1977 sur le site officiel du conseil constitutionnel. Consulté le 08/02/2010.
  4. a et b « Juquin Pierre Louis », sur ex-pcf.com.
  5. Voir sur dailymotion.com.
  6. Répertoire des archives de l'IHTP : dossiers documentaires, le monde contemporain (DP 3008 – La gauche française dans les années 1980).
  7. Histoire de la LCR
  8. « Une forte minorité, organisée autour de Kaïssa Titous et surtout des militants de la Ligue Communiste Révolutionnaire soutient au premier tour la candidature de Pierre Juquin, dont Kaïssa Titous est la directrice de campagne. Pour que le mouvement n'apparaisse pas divisé, aucune consigne de vote n'est officiellement donnée », in: Philippe Juhem, SOS Racisme. Histoire d’une mobilisation « apolitique », Contribution à une analyse des transformations des représentations politiques après 1981, Thèse de doctorat en science politique, Université de Nanterre, décembre 1998, pp. 41-42.
  9. Résultats de l'élection présidentielle française de 1988 sur le site france-politique.fr Consulté le 08/02/2010.
  10. Voir sur conseil-constitutionnel.fr.
  11. Histoire des Verts sur le site france-politique.fr Consulté le 08/02/2010.
  12. « Histoire des Verts et d'Europe Écologie sur le site officiel du parti. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) Consulté le 08/02/2010.
  13. Copie de la tribune parue sur liberation.fr le 25 octobre 2006 sur le site ape31.free.fr. Consulté le 08/02/2010.
  14. Présentation du comité de soutien en Auvergne sur le site de campagne régional d'Europe Écologie. Consulté le 26/02/2010.
  15. Fiche de Pierre Juquin pour la IIIe législature sur le site officiel de l'Assemblée nationale. Consulté le 08/02/2001.
  16. Fiche de Pierre juquin pour la Ve législature sur le site officiel de l'Assemblée nationale. Consulté le 08/02/2010.
  17. Fiche de Pierre Juquin pour la VIe législature sur le site officiel de l'Assemblée nationale. Consulté le 08/02/2010.
  18. Tribune libre de Patrick Apel-Muller du 18 novembre 2006 Pierre Juquin relate son parcours en communisme au singulier pluriel sur le site humanite.fr Consulté le 08/02/2010.
  19. Fiche du livre Vivre ou périr sur chapitre.com. Consulté le .
  20. Fiche du livre Le Sens du réel - Un communisme pour notre temps sur chapitre.com. Consulté le .
  21. Fiche du livre Propositions pour reconstruire l'école sur chapitre.com. Consulté le .
  22. Fiche du livre Liberté sur chapitre.com. Consulté le .
  23. Fiche du livre Le Grand Défi. Produire français sur chapitre.com. Consulté le .
  24. Fiche du livre Autocritiques sur chapitre.com. Consulté le .
  25. Fiche du livre Fraternellement libre sur chapitre.com. Consulté le .
  26. Fiche du livre De battre mon cœur n'a jamais cessé sur chapitre.com. Consulté le .
  27. Fiche de l'essai C'était les Rouges sur chapitre.com. Consulté le .
  28. Fiche de l'essai Pour que la gauche gouverne sur chapitre.com. Consulté le .
  29. Fiche du documentaire Terre d'usage sur le site officiel d'Adr Productions. Consulté le .
  30. Le Nouvel Observateur, n° 392, 15 mai 1972.
  31. Benoît Bréville : « Homosexuels et subversifs », Manière de voir n° 118, août-septembre 2011, pages 14-17.
  32. France Nouvelle (réponse au courrier des lecteurs), 4 juillet 1977.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]