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Louis de Raguenel , modifié à
Mercredi soir, en marge d'une séance de dédicaces, Eric Zemmour a dit qu'il était "le candidat de ce qu'on appelait avant le RPR". Avec cette phrase, le presque candidat à l'élection présidentielle se pose en héritier de la droite gaulliste, espérant ravir des électeurs à LR. Avec quelles conséquences ? Décryptage.
DÉCRYPTAGE

Eric Zemmour n'est toujours pas officiellement candidat à l'élection présidentielle, mais mercredi, en marge d'une séance de dédicaces, le polémiste a dit qu'il était "le candidat de ce qu'on appelait avant le RPR. C'est à dire le rassemblement de la droite populaire, bonapartiste, gaulliste qui rassemble les classes populaires et la bourgeoisie patriote". Mais que veut dire cette phrase du presque-candidat à l'élection présidentielle ?

Zemmour revendique l'héritage de la droite populaire

Le RPR (Rassemblement pour la République), c’est le parti créé par Jacques Chirac en 1976, qui s’est transformé en UMP en 2002. Si Eric Zemmour y fait référence c’est parce qu’en 1990, par exemple, le RPR proposait la fermeture des frontières, la suspension de l'immigration et affirmait que l'islam était incompatible avec les lois de la République. C'est à peu de choses près les idées que défend aujourd'hui le polémiste.

Eric Zemmour en parle parce qu’il sait que ces thèmes portent encore beaucoup au sein des militants Les Républicains d’aujourd’hui. Et il veut montrer que ce n’est pas lui qui est radical, mais bien la droite classique qui a abandonné ses fondamentaux. 

Zemmour chamboule les plans de Macron

Pour Emmanuel Macron, le positionnement de Zemmour change beaucoup de choses. D'abord parce que le président rêvait de se retrouver au second tour face à Marine Le Pen, persuadé qu’il est en mesure de battre facilement la candidate RN. Or, le sondage qui place Eric Zemmour à 17% au premier tour vient semer le doute chez Emmanuel Macron. Car ce n’est pas la même chose de se retrouver face à Eric Zemmour. Le chef de l’Etat ne sait pas bien comment le saisir, comment le prendre.

D’autant que sur la forme, Eric Zemmour fait une campagne assez proche de celle d’Emmanuel Macron en 2016. Ils sont tous deux des candidats sans parti, sans véritable équipe, contre le système et qui cultivent le mystère. C’est ce qui inquiète le plus l’Elysée, qui voit bien que les arguments utilisés aujourd’hui contre Eric Zemmour, n’avaient pas empêché à l’époque Emmanuel Macron de gagner.

Mais pour le moment, les proches du chef de l’Etat se rassurent en se disant que malgré tout, Eric Zemmour fait beaucoup de mal à la droite. Et Emmanuel Macron espère en profiter pour séduire davantage l’électorat libéral et centriste, pour qui le vote Zemmour est impossible.