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1983 : la gauche prend le tournant de la rigueur

Il y a trente ans, après la défaite de la gauche aux municipales, le plan Delors prévoit une hausse des impôts et l'instauration d'un prélèvement forcé sur les revenus des ménages.

Par Jacques-Marie Vaslin (maître de conférences à l'Institut d'administration des entreprises d'Amiens)

Publié le 25 mars 2013 à 18h10, modifié le 27 mars 2013 à 14h23

Temps de Lecture 6 min.

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Lorsqu'il arrive au pouvoir, le 10 mai 1981, François Mitterrand hérite d'une situation économique désastreuse. Le chômage endémique et l'inflation à deux chiffres persistent.

Mais porté par la vague rose, le président socialiste entend bien appliquer coûte que coûte son programme. Les rares personnes qui lui conseillent de s'adapter au contexte économique - Michel Rocard, ministre du plan et de l'aménagement du territoire entre 1981 et 1983, ou Jacques Delors, ministre de l'économie et des finances dans le premier gouvernement de Pierre Mauroy - sont superbement ignorées.

La parenthèse enchantée durera à peine deux ans, après quoi les Français devront ingurgiter la potion amère de l'austérité. Le 23 mars 1983, il y a trente ans, la France inaugure la politique de la rigueur, toujours bien présente dans l'actualité, même si son nom n'est pas cité.

En 1981, la gauche est euphorique. Avec 58 % des sièges à l'Assemblée nationale, le Parti socialiste dispose des coudées franches pour appliquer son programme. Les quelques rabat-joie de la deuxième gauche, qui prônent la mesure dans les dépenses, restent inaudibles.

PREMIÈRE DÉVALUATION

Jacques Delors sort de son isolement après la première dévaluation du franc, le 4 octobre 1981. Lors d'une réunion gouvernementale, il formule le voeu de réduire le train de vie de l'Etat et d'améliorer la compétitivité des entreprises. Mais il n'est pas entendu. Il n'obtient que des miettes : une réduction des dépenses de l'ordre de 15 milliards de francs (soit 2,29 milliards d'euros) et des conseils sans lendemain visant à modérer la hausse des salaires...

Un mois plus tard, lors d'un passage à la télévision, Jacques Delors réclame une pause dans les réformes. L'expression est forte, elle fait explicitement référence à un discours prononcé par Léon Blum, président du conseil du Front populaire, le 17 février 1937. Ce sera peine perdue.

Mais les conséquences des premières mesures de François Mitterrand ne se font pas attendre. Tous les voyants sont au rouge. Entre mai 1981 et juillet 1982, le revenu réel des Français a augmenté de 5,2 %. Hausse principalement causée par la hausse des minima sociaux. Cette augmentation des charges freine la compétitivité des entreprises.

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