De 2002 à 2012, retour sur les 3 campagnes présidentielles de Bayrou

Troisième homme de la présidentielle en 2007 avec 18,57% des voix, le maire de Pau a mené trois campagnes présidentielles. Il annoncé ce mardi qu'il ne rempilerait pas. 

28 avril 2007 : Ségolène Royal (à gauche) et François Bayrou, arrivé troisième du premier tour, participent à un débat inédit dans l'entre-deux-tours.
28 avril 2007 : Ségolène Royal (à gauche) et François Bayrou, arrivé troisième du premier tour, participent à un débat inédit dans l'entre-deux-tours. LP

    Il ne rempile pas. François Bayrou a annoncé ce mardi qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle. L e président du MoDem tend la main à Emmanuel Macron (En Marche!) pour nouer une alliance dépassant le clivage droite-gauche. Le leader centriste pourra lui donner quelques conseils. Il a déjà une longue expérience, avec trois campagnes à son actif. Sa première candidature, sous les couleurs de l'UDF, date de 2002. Cinq ans plus tard, en 2007, il se hissait au rang de troisième homme, avec 18,57% des voix.

    Après avoir fondé le Modem dans la foulée de la dynamique de 2007, le maire de Pau, lâché par de nombreux cadres centristes, reste sur le score de 9,13 %, réalisé en 2012. Retour sur l'itinéraire présidentiel du centriste. 

    2002 : un bus au colza et une gifle mémorable

    Seul contre tous, ou presque. C'est dans un contexte difficile que celui qui est alors le leader de l'UDF lance sa première campagne présidentielle. Son ambition est pourtant déjà là : il entend s'imposer comme le troisième homme du paysage politique, entre le président sortant Jacques Chirac (RPR) et le Premier ministre Lionel Jospin (PS). Il loue un bus fonctionnant au colza (présenté comme une «énergie propre») et sillonne les routes de France. A Strasbourg, un incident marque la campagne. Le 10 avril 2002, un garçon de 10 ans tente de lui faire les poches. L'ancien ministre de l'Education réplique par une gifle cinglante. Le geste spontané est vu par certains comme une marque d'autorité paternelle. Le 21 avril, candidat UDF rate de peu le cap des 2 millions de voix (6,84%).

    VIDEO. 2002 : François Bayrou s'interroge sur l'impact de sa gifle dans l'opinion

    2007. Le centriste se hisse au rang de «troisième homme»

    Alors que la génération des Chirac Jospin tire sa révérence, François Bayrou cultive son image d'homme «hors du système». Dans son livre «Au nom du Tiers-Etat», il dénonce la «crise de régime et la manière dont les clans se l'approprient» depuis un quart de siècle. Intimement persuadé que son destin est présidentiel, il lance officiellement sa campagne en décembre 2006. Face à lui, le député des Pyrénées-Atlantiques a deux principaux adversaires d'un nouveau type : Nicolas Sarkozy (UMP) et Ségolène Royal (PS). Il dénonce «les grands" médias» souhaitant imposer aux Français «un choix dicté à l'avance». Sa cote dans les sondages ne cesse de grimper. Propulsé troisième homme de la présidentielle (18,57%), il ne donne aucune consigne de vote pour le second tour opposant Royal et Sarkozy. Dans la foulée, un débat inédit est organisé par BFMTV entre lui et Ségolène Royal.

    VIDEO. 2007 : Bayrou et Royal participent à un débat inédit

    2012. Le soutien à Hollande qui révolte à droite

    Sur la vague de son score de 2007, François Bayrou a fondé une nouvelle formation politique, le Mouvement démocrate (Modem), qui succède à l'UDF. Malgré des débuts prometteurs, le jeune parti peine à recueillir des élus aux municipales de 2008. Ses anciens proches, tels Hervé Morin, partent fonder le Nouveau Centre.

    Beaucoup reprochent à Bayrou une gestion trop personnelle de son parti, tout entier voué à ses ambitions présidentielles. Mais son opposition farouche à Nicolas Sarkozy attirent à lui de nombreux sympathisants, de droite comme de gauche. Il lance sa troisième campagne présidentielle sur le thème du «consommer français» et de la réduction de la dette publique. Il termine cinquième du premier tour (9,13%), derrière Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.

    Sa déclaration très attendue d'entre-deux-tours est un coup de tonnerre : l'ancien ministre d'Edouard Balladur ne cache pas qu 'il votera pour le socialiste François Hollande, sans pour autant donner de consigne de vote. L'UMP ne décolère pas et crie à la trahison.

    VIDEO. 2012 : La déclaration d'entre-deux-tours de François Bayrou