Alliance Royal-Bayrou : la proposition de Michel Rocard sème le trouble au sein de la gauche

Les réactions continuent d'affluer ce lundi à la suite de la proposition de l'ancien Premier ministre d'une alliance avant le premier tour entre Ségolène Royal et François Bayrou. Une idée qui provoque des remous à gauche et qui pourrait s'avérer à l'avantage du candidat centriste, à une semaine du premier tour de l'élection.

L'appel d'une alliance Royal-Bayrou au premier tour, lancé vendredi par Michel Rocard, continue de semer le trouble au sein de la classe politique. Ce lundi, les deux intéressés ont adressé une fin de non recevoir à l'ancien Premier ministre socialiste et exclu tout rapprochement de leurs deux candidatures à l'Elysée, François Bayrou dénonçant une "alliance inimaginable" et Ségolène Royal affirmant n'avoir "rien à négocier".

Pourtant, au Parti socialiste, l'idée semble faire son chemin. Si François Hollande, Premier secrétaire du parti avait réagi immédiatement vendredi en réfutant tout alliance, d'autres personnalités de la gauche ont, elles, relayé la proposition de Michel Rocard. Ainsi, Bernard Kouchner assurait-il dans le Journal du Dimanche que la gauche "ne devait pas refuser l'alliance avec un centre rénové". Ce lundi, c'est au tour de Claude Allègre, ancien ministre socialiste d'estimer qu'une "alliance PS-UDF est tout à fait concevable" dans un entretien accordé au Parisien.

Des ralliements qui en font bondir certains à gauche. Noël Mamère a qualifié ce lundi de "chimère politique" la proposition défendue par Michel Rocard, alors que Laurent Fabius a "totalement exclu" une alliance. L'ex rival de Ségolène Royal à l'investiture du Ps pour la présidentielle a dénoncé un raisonnement "bizarre qui consiste à dire: pour battre la droite, il faut voter à droite", conscient de la tentation pour certains électeurs de gauche du vote Bayrou.

Car l'idée d'une alliance du Ps avec l'UDF n'est pas sans être à l'avantage du candidat centriste, qui défend depuis le début de la campagne un gouvernement national dépassant le clivage droite-gauche. En visite à Nantes dimanche, François Bayrou a ainsi confié qu'il s'agissait "d'un grand espoir de pouvoir rassembler au delà des clivages habituels", ajoutant que "beaucoup de gens, à droite comme à gauche, veulent une démocratie de réforme constructive et déterminée".

Le candidat centriste profite de l'indécision de certains électeurs de gauche, qui se prononcent avant tout contre la candidature de Nicolas Sarkozy. Au delà d'une éventuelle alliance, c'est toute la question du vote utile -affirmé pour battre le candidat de l'UMP au second tour- qui se pose. Jusqu'ici, la candidate socialiste pouvait s'appuyer sur la logique anti-Sarkozy pour appuyer sa candidature, en particulier sur l'électorat de l'extrême gauche. Mais la proposition d'une alliance Royal-Bayrou pourrait déplacer le vote utile sur la candidature du patron de l'UDF, supposé mieux à même de rassembler et donc de battre Nicolas Sarkozy au second tour.

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