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Enquête Cevipof sur Macron : le chef de l’Etat perçu de plus en plus à droite

Les Français reprochent à Emmanuel Macron un déficit social et un excès d’autoritarisme.

Le Monde

Publié le 05 mai 2018 à 09h31, modifié le 05 mai 2018 à 09h57

Temps de Lecture 7 min.

« Sur une échelle de 0 (très à gauche) à 10 (très à droite), où classeriez-vous Emmanuel Macron ? » A cette question simple, les Français ont apporté, en moyenne, comme réponse : 6,7. Ce chiffre net est le signe d’un déséquilibre idéologique.

Déséquilibre d’abord par rapport à lui-même. En mars 2017, les Français positionnaient le candidat Macron presque parfaitement au centre, à 5,2. Et ce positionnement central était une des clés de son succès face à la polarisation extrême des deux candidats des partis de gouvernement. En novembre 2017, premier glissement vers la droite, de 5,2 à 6. Aujourd’hui, deuxième glissement substantiel, de 6 à 6,7. Du candidat au président, la rapidité et l’ampleur de l’évolution sont sans précédent.

Déséquilibre, ensuite, par rapport à son socle électoral. Les électeurs qui ont voté pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle se positionnent à 5,1 et les sympathisants de La République en marche à 5,7 – les uns et les autres nettement plus à gauche que le chef de l’Etat. Déséquilibre, enfin, par rapport à l’ensemble des Français. La société française est certes en voie de « droitisation » – révélée notamment par l’évolution de l’autopositionnement idéologique des Français. Mais ils ne se situent malgré tout qu’à 5,6. Ainsi, par rapport à la moyenne des Français, le candidat Macron était un peu plus à gauche quand le président Macron est clairement plus à droite.

Déséquilibre démocratique

Comment comprendre la droitisation du positionnement idéologique du chef de l’Etat ? Par un double déséquilibre politique. Le premier est social. Il y avait promesse de « plus d’efficacité » et de « plus de justice ». Il y a la perception – massive – d’un déficit social. Chez l’ensemble des Français, 70 % à 80 % jugent négativement l’action engagée pour « l’amélioration du pouvoir d’achat », « la réduction des inégalités sociales » ou « l’amélioration du système de santé ». Et il en est de même, de 52 % à 61 %, chez les électeurs qui ont voté pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle. Ainsi, moins de 10 % des Français estiment que les classes moyennes et les milieux populaires sont les bénéficiaires de l’action engagée depuis le début du quinquennat.

Le second déséquilibre est démocratique. Il y avait promesse de « plus de décision » et de « plus d’écoute ». Il y a la perception – large – d’un excès d’autoritarisme. Les Français reconnaissent, et approuvent, la volonté réformatrice du président de la République. Mais, outre qu’ils s’interrogent sur le rythme soutenu des réformes, ils sont 55 % à reprocher un mode de gouvernement « trop autoritaire » – sentiment d’autant plus partagé qu’ils se positionnent à gauche ou au centre de l’échiquier politique.

Brice Teinturier (directeur général délégué d’Ipsos) et Gilles Finchelstein (directeur général de la Fondation Jean-Jaures)

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