Quelle place pour l'argent en analyse ?
Brigitte Emmerich
Cercle Psy N° 8 - Mars/avril/mai 2013
Combien coûte une analyse ? L’argent versé par le patient fait-il partie de la cure ? Le patient doit-il payer s’il ne se rend pas à sa séance ? Panorama, de Freud à aujourd’hui.
La situation psychanalytique est par essence profondément dissymétrique. L’analysant parle et, selon la règle fondamentale, dit tout ce qui lui passe par la tête, tandis que l’analyste se tait, la plupart du temps, et ne dit jamais rien de lui. Un lien affectif factice et parfois puissant, le transfert, s’établit entre le patient et son psy. La psychanalyse est donc une situation de pouvoir. La place que l’argent, le paiement des séances, revêt au sein de ce dispositif si particulier se trouve dès lors soumise aux spéculations, soupçons et fantasmes de tous ordres. Que dit la théorie, quelles sont les pratiques ?
Dans un texte de 1913 intitulé Sur l’engagement du traitement (1), Freud pose les bases des conditions pratiques et financières du début d’une cure. Fixité et rigueur du cadre – c’est-à-dire le nombre et de la durée des séances hebdomadaires – ainsi qu’un prix suffisamment élevé lui semblent des prérequis indispensables, non seulement afin de garantir la subsistance du thérapeute, mais aussi pour assurer le bon déroulement du processus analytique.
« Pour ce qui est du temps, je suis exclusivement le principe de la location d’une heure déterminée. Chaque patient se voit attribuer une certaine heure dans les disponibilités de ma journée de [...]
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