« A LA SUEUR
DE TON FRONT » :
LE TRAVAIL
ET LA PEINE
SELON GENÈSE 3,17-19
Jean-François Collange
L'origine du mot « travail » est sans ambiguïté : le « tripalium » en latin est un instrument de torture, triple pal crucifiant et déchirant qui y est condamné. Aussi faut-il comprendre que le travail s'éprouve peu ou prou pour chacun d'entre nous comme une charge, voire comme une peine qui met à la torture. Ce sentiment d'épreuve rejoint les indications données par le livre de la Genèse, au chapitre 3, où l'on voit Dieu obligé de sévir après la désobéissance humaine. Il s'en prend alors au serpent qu'il maudit (3,14-15), à la femme dont le désir et les grossesses sont désormais marqués par la peine (3,16) et à l'homme (Adam) auquel il dit:
(17) « Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et mangé de l'arbre
que je t'avais formellement interdit de manger, la terre est maudite pour toi. C'est avec peine que tu mangeras tous les jours de ta vie.
(18) Elle fera pousser pour toi ronces et épines et tu mangeras l'herbe des champs.
Jean-François Collange est professeur d'éthique à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg.
20