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La métallurgie allemande obtient un droit à la semaine de 28 heures

Après des semaines de négociations et une série de grèves, le syndicat IG Metall et l'organisation patronale du secteur de la métallurgie se sont entendus sur un nouvel accord tarifaire.

Par Pauline Houédé

Publié le 6 févr. 2018 à 07:40

Plus d'argent et un temps de travail plus flexible. Au terme de semaines de négociations et d'une série de grèves lancée dans l'ensemble du pays, le syndicat IG Metall et l'organisation patronale du secteur de la métallurgie sont parvenus dans la nuit de lundi à mardi à conclure un nouvel accord tarifaire. 

IG Metall a notamment obtenu gain de cause sur une de ses demandes majeures : les 3,9 millions de salariés qu'il représente auront la possibilité, à partir de 2019, de réduire leur temps de travail hebdomadaire à 28 heures pour une durée de six à vingt-quatre mois. S'ils ont la possibilité de renouveller cette expérience, ils obtiennent également le droit de retravailler à temps plein.

En contrepartie, l'organisation patronale a obtenu de relever la durée de travail de davantage de contrats, de 35 heures (temps de travail moyen dans la branche) à 40 heures, pour les salariés volontaires, afin de pouvoir réagir à une hausse éventuelle de l'activité. 

Choisir son temps de travail

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« Nous avons aujourd'hui jeté les bases d'un système de temps de travail flexible pour le XXIe siècle », s'est félicité le président de l'organisation patronale Gesamtmetall, Rainer Dulger, tandis que Roman Zitzelberger, président d'IG Metall dans le sud-ouest du pays, a souligné « une plus grande liberté pour les salariés de choisir leurs temps de travail »

Syndicat et organisation patronale se sont par ailleurs entendus sur une hausse des salaires de 4,3%, à partir du mois d'avril ainsi que sur une série de primes (primes de 100 euros de janvier à mars, puis de 400 euros en 2019 et une augmentation annuelle correspondant à 27,5% de la rémunération mensuelle), sur une période de vingt-sept mois. Un augmentation qualifiée de « douloureuse » par Rainer Dulger, « mais qui reflète en général la bonne situation économique de notre branche », reconnaît-il. IG Metall, qui demandait une augmentation des salaires de 6%, se montre satisfait : cet éventail de hausses offre « plus d'argent en termes réels dans les poches des effectifs, les associe de façon appropriée aux bénéfices de l'entreprise et renforce la consommation privée », a souligné Roman Zitzelberger.

Hausse des salaires 

Le syndicat n'a cependant pas réussi à imposer les aides financières réclamées pour certains salariés pour compenser la réduction du nombre d'heures travaillées. Les employés qui souhaitent réduire leur temps de travail pour s'occuper de leur enfant, d'un parent dépendant ou qui font les trois huit, pourront choisir de convertir l'augmentation annuelle de 27,5% du salaire mensuel en huit journées de congé supplémentaires. Ce qui représente un gain d'environ deux journées par rapport à l'augmentation, précise une porte-parole d'IG Metall. 

L'accord portait sur les salariés du sud-ouest de l'Allemagne, région pilote pour les négociations. Il est traditionnellement ensuite appliqué au reste du pays, soit au total aux 3,9 millions de personnes représentées outre-Rhin par IG Metall. Le syndicat avait lancé depuis janvier une série de grèves d'avertissement d'abord d'une heure ou deux, puis d'une journée entière dans près de 280 entreprises du pays, dont BMW, Daimler ou Airbus, après une interruption des négociations fin janvier. Il avait également menacé d'organiser des votes sur l'organisation de grèves illimitées, capables d'immobiliser l'appareil industriel « Made in Germany ».

Pauline Houédé (Correspondante à Berlin)

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