Psychologie à droite, sociologie à gauche
Sciences Humaines N° 87 - Octobre 1998
Pour décrire le groupe politique dont ils se sentent proches et le groupe politique adverse, les gens de droite utilisent plutôt des caractéristiques psychologiques, et les gens de gauche des caractéristiques sociologiques.
C'est ce qui ressort d'une étude menée par trois chercheurs des universités de Toulouse-II et Toulouse-III. Ils ont demandé à une centaine d'étudiants de se classer comme « de droite » ou « de gauche » en se positionnant sur une échelle politique allant de l'extrême-droite à l'extrême-gauche. Ensuite, ils leur ont demandé de caractériser « le groupe qui représente le mieux vos conceptions en matière de vie politique » et « le groupe qui représente ce que vous rejetez catégoriquement »
au moyen d'expressions opposées deux à deux,
8 psychologiques (« se montrent francs/se montrent hypocrites », « sont des individus désintéressés/sont des individus arrivistes », etc.) et 8 sociologiques (« ont des conceptions politiques libérales/ont des conceptions politiques dirigistes », « exercent des métiers de fonctionnaires/exercent des professions libérales », etc.).
Résultat : les jeunes de droite emploient essentiellement des termes psychologiques (« ont un tempérament calme » et « se montrent des travailleurs acharnés » pour leur groupe préféré, contre « coléreux » et « dilettantes » pour le groupe rejeté) avec un seul trait sociologique, « ont un niveau d'instruction élevé », caractérisant bien sûr leur groupe. Les jeunes de gauche recourent à des descripteurs sociologiques (« soutiennent les couches populaires » et « recherchent le consensus » pour leur groupe favori contre « soutiennent les couches bourgeoises » et « recherchent le conflit » pour l'adversaire) avec un seul trait psychologique, « se montrent tolérants » (eux) ou « dogmatiques » (les autres).
Références
Bernard Gaffié et al., « Positionnement droite/gauche et portraits de groupes politiques », Canadian Journal of Behavioural Science, janvier 1998.
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breer - le
ou réfutent même la notion de construction psychique des individus. La société se construit pourtant à partir de l'individu "psychique" qui est modelé effectivement par son environnement de vie, famille, culture, ethnie, société. Les questions de l'accompagnement à l'immigration ont toujours été défaillantes ou inadéquates, en éludant la dimension psychique, qui reste pourtant fondamentale, car elle implique la capacité ou non des individus à se détacher de leurs habitudes mentales d'origine pour accéder au changement. L'échec majeur en terme d'intégration
de cultures étrangères en France, résulte entre autre de la méconnaissance de tous ces mécanismes profonds chez l'humain, de la part de tous nos dirigeants, élus, responsables à tous les niveaux du système social.
De fait, il n'y a eu quasiment que des programmes superficiels dans l'accompagnement des populations que ce soit au sein des familles, dans l'enseignement, dans l'éducation
civique, dans les rapports à l'autorité, à la loi etc... Les sociologues et les psychologues n'ont que rarement travaillé de concert sur ces questions, il est à présent trop tard pour y remédier.